Centre d'accueil pour enfants orphelins

Dans la région de Pondichéry (district de Pondichéry et état du Tamil Nadu) un centre d'accueil pour enfants abandonnés a été créé en 1991 par une jeune indienne. Une première maison a été établie pour héberger des garçons dans les faubourgs de Pondichéry. En 2009, une deuxième maison a vu le jour pour accueillir des filles dans un village sis au milieu d’une campagne verdoyante. En 2018, un foyer pour enfants gitans, APRES HOME, est intégré au centre.
L’association française Les Orphelins de Pondichéry soutient ce centre depuis 2005.

dimanche 26 septembre 2021

Campagne de test de la vue pour les enfants de l'orphelinat

À l'orphelinat, la santé des enfants est une préoccupation primordiale. Cette semaine, toutes les filles ont subi un examen de la vue. La campagne de tests a été menée par une équipe spécialisée du  Dr. Agarwal's Eye Hospital, hôpital réputé du district de Pondichéry.

Les examens ont duré toute la journée. 

Ils se sont déroulés dans le patio de la maison.



Si pour les grandes, l'exercice s'est passé sans problème, on sent une certaine angoisse chez les petites devant cette machine mystérieuse. Il faut la main ferme du responsable de la campagne pour les extraire de leur siège auquel ils s'accrochent achever le test.

Ouf c'est terminé !

La campagne de tests est assurée gratuitement par le Dr. Agarwal's Eye Hospital. Tous les enfants de l'orphelinat ont été examinés et , à l'issue de la campagne, il apparait déjà que 14 d'entre eux nécessitent d'être appareillés. L’hôpital s'est engagé à leur fournir gratuitement les lunettes.

Un quart des aveugles dans le monde vit en Inde et le pays héberge le plus grand nombre d'enfants atteints de cette maladie (source : ORBIS). Une mauvaise vision devient un problème majeur en Inde où près de la moitié des conducteurs ont une déficience visuelle et où une mauvaise vue représente 32 milliards d'euros de perte de productivité. Les femmes sont les plus touchées par les problèmes de vue mais sont celles qui profitent le moins de l'accès aux systèmes de soins ophtalmologiques (source : ESIILOR)

L'ONG australienne The Fred Hollows Foundation finance avec un soutien de la Essilor Vision Foundation la campagne SEE NOW en Inde en partenariat avec des acteurs locaux notamment Sightsavers India et Vision2020 India. Le but de cette campagne, lancée en 2019 est de sensibiliser les indiens à l'importance de la santé visuelle et de les inciter à accéder aux services auxquels ils ont droit. Pour lancer cette campagne dans plusieurs états du nord de l'Inde, ils ont fait appel à l'acteur de Bollywood, Amitabh Bachchan, bien connu du public indien dont l'image se retrouve sur tous les murs du nord de l'Inde sur des affiches de films aussi bien que sur des panneaux publicitaires.

À voir sur youtube
 

Une mauvaise vue chez les enfants est un facteur majeur dans les difficultés d'apprentissage qu'ils peuvent présenter. Une bonne éducation pour tous les enfants est un objectif pour la direction de l'orphelinat. Il est donc important de leur garantir tous les moyens pour atteindre ce but.

Françoise Simonot-Lion

lundi 20 septembre 2021

Trois jeunes filles de l'orphelinat démarrent un cycle court de formation d'infirmière

Alice nous informe que les trois jeunes filles candidates à l'entrée en première année de cycle court d'infirmière ont été acceptées. Elles démarrent donc des études de 3,5 ans pour obtenir le DGMN - Diploma-General Nursing and Midwifery (Diplôme d'infirmière générale et sage-femme).

Premier jour de rentrée au Vinayaka Mission's College of Nursing de Pondichéry  pour Ambika, Buvaneshvari et Nathiya. Elles posent devant l'entrée de l'établissement.


Alice est très émue et nous dit :

"Their life is totally changed if they have not been in V K  it could have been miserable  all the 3 must have got married and will be having children" (Leur vie est totalement changée si elles n'avaient pas été à l'orphelinat (VK) leur vie aurait pu être misérable, toutes les 3 auraient dû se marier et avoir rapidement des enfants.

"I couldn't have imagined them entering in such a good educational institution" (Je n'aurais pas pu imaginer qu'elles entrent un jour dans un si bon établissement d'enseignement).

Ces jeunes filles ont choisi de pratiquer un métier primordial dans la société indienne actuelle. La crise du Covid-19 a mis en évidence les déficits du système de santé en Inde : hôpitaux vétustes, nombre insuffisant de lits, pénurie de matériel de première nécessité et comme dit précédemment, manque crucial de personnel.

En septembre 2021, l'Inde compte 1,7 infirmiers/infirmières, toutes spécialités confondues, pour 1000 habitants alors que l'Organisation Mondiale de la Santé préconise au moins 3 infirmiers/infirmières pour 1000 habitants et recommande la création de 4,3 millions de postes supplémentaires d'ici 2024 afin atteindre une couverture minimale.

L'article  "Size, composition and distribution of health workforce in India: why, and where to invest?" de Anup Karan, Himanshu Negandhi, Suhaib Hussain, Tomas Zapata, Dilip Mairembam, Hilde De Graeve, James Buchan & Sanjay Zodpey publié le 21 mars 2021 dans la revue Human Resources for Health fournit une analyse précise de la situation en Inde. Tous les journaux et sites d'informations ont relayé les résultats de cet article.



 

Si le gouvernement indien suit les recommandations de l'OMS, nos jeunes protégées trouveront sans problème un emploi et une place dans la société. 

Pour mémoire, 5 jeunes filles de l'orphelinat passent actuellement leurs examens pour entrer en 3ème année de la même formation (DGNM, Diplôme d'infirmière générale et sage-femme)

Françoise Simonot-Lion


jeudi 9 septembre 2021

Un nouveau logement pour les étudiantes majeures

Ainsi que nous l'avions déjà évoqué dans un article publié au mois de juillet, les jeunes étudiantes majeures hébergées à l'orphelinat n'ont plus le droit de partager les locaux avec les filles de moins de 18 ans.

Il devenait urgent de trouver une solution afin qu'elles puissent sereinement terminer leurs études. C'est ainsi qu'est né le projet de leur aménager, à la place de ce qui devait être un atelier de céramique, un lieu de vie comprenant un dortoir et des sanitaires au-dessus de l'atelier informatique de la maison des filles à Palayam.

Les murs étaient déjà montés et les huisseries achetées. Un métreur a été employé pour refaire les plans compte-tenu de la nouvelle destination du local. Un gros chantier restait à faire. Alice, avec son énergie coutumière, a lancé les travaux dès le mois de juillet.

Le 16 juillet, les premiers matériaux arrivaient sur le terrain.





Le 23 juillet, le toit du dortoir prend forme.




Le 29 juillet, nous recevons les photos du toit pratiquement terminé.







Le 18 août, la construction des murs de la terrasse au-dessus du toit et de l'escalier démarre.



Et le 6 septembre, le gros œuvre du dortoir et de la terrasse est terminé. 






Il reste à rendre tout cet espace habitable (électricité, plomberie-sanitaires, plâtre, peinture des murs, etc.). Alice espère que les filles pourront intégrer leurs nouveaux locaux au début de l'année 2022. En attendant, elle a loué pour elles un appartement voisin de sa maison.

Françoise Simonot-Lion

Septembre 2021 : la vie reprend doucement à Pondichéry

À Pondichéry, les écoles commencent à accueillir des enfants. La rentrée scolaire a été différée et les enfants jusqu'au niveau 9 (entrée au lycée) sont passés automatiquement, c'est-à-dire sans examen final, dans la classe de niveau supérieur. À partir du niveau 9, les cours ont lieu en présentiel 3 jours par semaine. Mais, à l'orphelinat, les cours se feront toujours à distance avec une équipe d'enseignants locaux pour les enfants jusqu'au niveau 10 compris. 

Début août, Alice nous a envoyé la liste des filles admises au lycée (niveau 11 et 12) et celles admises ou en cours d'admission en licence ("college"). Toutes ces jeunes étudiantes sont inscrites dans des établissements privés pour leur garantir une formation sérieuse et de qualité. Le montant des inscriptions (en roupies indiennes - 1 roupie = 0,11 €) figure également dans le tableau.

Une bonne nouvelle : le nombre de jeunes filles engagées dans des études supérieures augmente. Au lycée, la filière "commerce" attire toujours autant les filles. Celles qui ont choisi de suivre une spécialisation en biologie se destinent à des études paramédicales après l'équivalent indien du baccalauréat. La jeune Malar M. est une gitane Narikurawar qui était pensionnaire du foyer APRES et est la première fille de ce foyer a faire des études supérieures.

La pandémie de Covid-19 a mis en lumière les besoins de personnels et d'infrastructures en Inde. Il n'est pas étonnant que cette situation ait suscité des vocations parmi les jeunes filles de l'orphelinat. Outre les 4 lycéennes inscrites en filière "Biologie", Kammari s'engage dans un cursus de 2 ans de technicienne de laboratoire (DMLT) tandis que Ambika,  Bhuvaneswari et Nathiya démarrent des études d'infirmière sur un cycle court de 3 ans (DGNM).

Les jeunes filles qui lors de l'année scolaire 2020-2021, étaient en deuxième année d'étude d'infirmière (cycle court ou cycle long) passent actuellement leurs examens pour une admission en troisième année et suivent des cours en présentiel 2 jours par semaine. Quant à Masudha et Monisha, en dernière année de formation de technicienne de laboratoire, elles ont passé leurs dernières épreuves le 6 septembre.



Depuis la fin juillet, la situation sanitaire s'améliore à Pondichéry. Même si les derniers jours ont vu une légère augmentation des cas de Covid-19 dans le district, on est loin des conditions dramatiques du mois de mai 2021.

Les pondichériens commencent à revivre presque normalement. Notre ami Aroul nous confirme que les clients reviennent tout doucement sur son stand du marché Goubert et espère que très prochainement les voyages en Inde seront à nouveau autorisés pour les franco-pondichériens qui sont séparés de leurs familles depuis 2 ans. Alice nous dit que même la météo y met du sien avec des journées agréables et un peu de pluie le soir.

Néanmoins, tout n'est pas encore au beau fixe. La vaccination ne se déploie pas aussi rapidement qu'espéré. En juin 2021, la Lieutenant Gouverneur du Territoire faisait savoir à grand renfort de publicité que dans 6 villages du district de Pondichéry, 100 % des habitants étaient complétement vaccinés. Une analyse plus étroite du discours faisait cependant apparaitre que ça ne concernait que les adultes de plus de 45 ans. Sur la lancée de cette "réussite", la Lieutenant Gouverneur s'engageait sur 100% de vaccinés au 15 août sur le tout le Territoire. On en est encore loin même si de gros efforts sont déployés. Au 6 septembre environ 16% de la population totale du district de Pondichéry étaient complétement vaccinés tandis que plus de 51% avait reçu une première dose.

Des journées baptisées "Vaccination Festival" ont été organisées à grand renfort de publicité au mois de juillet 2021.

image extraite des pages Facebook de "Ilovepondicherry"

Extrait du fil Twitter du Lieutenant Gouverneur du Territoire de Pondichéry








Plusieurs centres de vaccination sont déployés sur le district. Le site "helpmecovid.com" entre autres permet de prendre un rendez-vous pour l'un des 7 vaccins disponibles en Inde.

En attendant une couverture vaccinale suffisante, le 15 août de nouvelles règles ont été publiées par le gouvernement du Territoire. L'ouverture des magasins est autorisée, les mariages peuvent se dérouler à nouveau avec un maximum de 100 participants, l'accès aux lieux de culte est permis lors des cérémonies religieuses, le masque est obligatoire dans l'espace public, les lieux de spectacles, attractions, restaurants, hôtels sont accessibles avec une jauge de 50% de leur capacité.

Françoise Simonot-Lion