Centre d'accueil pour enfants orphelins

Dans la région de Pondichéry (district de Pondichéry et état du Tamil Nadu) un centre d'accueil pour enfants abandonnés a été créé en 1991 par une jeune indienne. Une première maison a été établie pour héberger des garçons dans les faubourgs de Pondichéry. En 2009, une deuxième maison a vu le jour pour accueillir des filles dans un village sis au milieu d’une campagne verdoyante. En 2018, un foyer pour enfants gitans, APRES HOME, est intégré au centre.
L’association française Les Orphelins de Pondichéry soutient ce centre depuis 2005.

mardi 29 décembre 2020

Noël à l'orphelinat

Comme pratiquement partout en Inde, au Tamil Nadu et à Pondichéry, le 25 décembre est un jour férié. Les administrations et les écoles sont fermées.  Établie par le gouvernement local chaque année, la liste des jours fériés comprend une vingtaine de fêtes auxquelles s'ajoutent les 3 jours de célébrations nationales (voir les jours fériés au Tamil Nadu et dans le Territoire de Pondichéry en 2020). Dans cette liste on trouve aussi bien la célébration de l'indépendance que des fêtes hindoues, jaïns, musulmanes ou chrétiennes.

L'Inde compte 32 millions de chrétiens, soit seulement 2,3% de la population. Si, pour cette communauté, Noël est une fête importante, ce jour est fêté également par la majorité des indiens. À l'image de ce que la fête Noël est devenue en Occident, elle revêt en Inde aussi un caractère commercial. Les journaux indiens abondent de recettes de gâteaux de Noël, les centres commerciaux s'emplissent de faux sapins, de guirlandes et résonnent de chants de Noël, des petits marchés de Noël sont organisés et des publicités de jeux pour les enfants s'affichent partout dans les rues ou sur les sites de ventes en ligne.

Marché de Noël - Lycée français de Pondichéry (2019)

Trouvé sur le site de vente en ligne https://www.bestexpert.in/

Cette année, au matin du 25 décembre 2020, les tweets d'hommes politiques se sont déversés sur l'Inde pour souhaiter une bon Noël, paix et harmonie, bonheur et santé.

Voeux du Premier Ministre, du Président de l'Inde et du chef du parti d'opposition

 L'hindouisme est la religion dominante de l'Inde où elle compte plus de 80% de fidèles parmi la population, Les dieux y abondent et si l'on en croit la philosophe et romancière Catherine Clément, dans ce pays, les dieux naissent à vue d'oeil. L'hindouisme est une religion inclusive. Pour certains hindous, le Christ est un avatar, c'est-à-dire un dieu qui est descendu sur le monde. Alors, pourquoi se priver de Noël.

Et à l'orphelinat où cohabitent des enfants hindous, musulmans et chrétiens, on ne s'en prive pas. La fête se prépare ardemment chez les garçons comme chez les filles. Le Père Noël est installé, les crèches sont mises en scène avec imagination, un goûteux biriyani est préparé. C'est la fête !

Chez les garçons, c'est d'abord l'installation d'un Père Noël géant devant le grand réfectoire.

 Puis, on prépare la crèche.

C'est fini, admirez le travail ! Les palmiers font office de sapins. Sable et rochers arides, la crèche est cernée par toutes sortes d'animaux ...



 Et chez les filles, un sapin nous accueille dans l'entrée, des boules de Noël pendent du toit.

La crèche est parée de tissus chatoyants.

Et, tels des anges rondouillards, les pères Noël veillent sur la sainte famille.

Joyeux Noël à tous !

Françoise Simonot-Lion

Promenade avec les dieux de l'Inde, Catherine Clément, Éditions Points - Sagesse, 2005.

dimanche 13 décembre 2020

De sa tribu de chasseurs de serpents à un Master en Informatique : la réussite d'une jeune fille indienne

Meera (dans ce qui suit, les prénoms des jeunes filles ont été modifiés), pensionnaire dans la maison des filles de l'orphelinat vient d'entrer en Master Science, spécialité informatique à l'Université de Pondichéry. Elle fait partie des deux jeunes filles de l'orphelinat qui pour la première fois atteignent ce niveau d'études. Plus important encore, Meera est la première de sa communauté à avoir intégré en 2015 le lycée. Meera est issue de la tribu Irular, appelée aussi la tribu des chasseurs de serpents.

Les minorités tribales en Inde

Parmi les habitants de l'Inde, 104 millions d'entre eux (selon le dernier recensement en 2011), appartiennent à des tribus. Ils représentent plus de 8% de la population indienne. L'état indien reconnait 705 tribus, officiellement désignées par le terme Scheduled Tribe (tribu répertoriée). L'origine de cette reconnaissance vient des anglais qui, au XIXème siècle alors qu'ils occupaient le pays, ont recensé la population indienne et tenté de la répartir en catégories : liées au système de caste, pour les hindous, la religion pour les minorités bouddhistes, jaïns, sikhs, chrétiennes et musulmanes. Est apparue alors pour les fonctionnaires chargés du recensement, une dernière classe de population, qui ne relevait pas des précédentes. Il s'agissait souvent de communautés vivant dans des endroits reculés et/ou ayant conservé des traditions et des modes de vie qui les liaient à la nature où ils étaient installés. 

Lors de l'indépendance de l'Inde, et un peu plus tard à la mise en place de la constitution en 1951, le jeune état indien a conservé ces catégories. La loi indienne stipule notamment que des mesures spéciales doivent être appliquées pour les classes défavorisées (au contour vague et changeant suivant la région et l'époque), les intouchables qui se nomment eux-mêmes Dalits et qui sont reconnus sous le nom de Scheduled Caste (caste répertoriée) et les tribus ou Adivasis. Une politique de développement social et économique a été lancée à l'aide de programmes de discrimination positive par des réservation de places, à des membres de ces communautés, selon des quotas, dans la fonction publique, les assemblées électorales et le système scolaire avec un objectif, en ce qui concerne les tribus, de les intégrer à la société indienne.

Souvent chassés de leurs terres pour des raisons d'exploitation minière, de déforestation pour gagner des terres cultivables, de constructions de barrages, les adivasis vivent majoritairement sous le seuil de pauvreté, voire dans une extrême pauvreté. Peu scolarisés, avec des métiers traditionnels qui n'ont que peu d'avenir dans le monde moderne, ils ne possèdent en moyenne que 10% des terres qu'ils occupent pourtant depuis des générations. On trouve principalement une grande proportion de populations tribales dans les états qui forment un arc (tribal belt) allant du Gujarat à l'ouest aux états de l'est de l'Inde comme le Chattisgarh, le Maghalaya, l'Orissa, le Mizoram, le Nagaland, etc.

Les forêts montagneuses de l'Orissa, zone d'habitat
de plusieurs groupes tribaux (Photo : F. Simonot-Lion)


Femmes appartenant à des tribus
de l'Orissa (Photos : F. Simonot-Lion)


À la cheville, les tatouages traditionnels d'une tribu
de l'Andhra Pradesh (Photo : F. Simonot)

 

Certaines tribus sont de toute évidence d'origine aborigènes. Ainsi en est-il des Bondas, tribu qui vit dans les zones montagneuses à la frontière de l'Orissa et de l'Andhra Pradesh. Leur communauté est très isolée et ils tentent à grand peine de maintenir leur culture. Les échanges avec les autres communautés de l'Inde se font principalement sur les marchés où ils viennent vendre leurs produits et acheter des biens de consommation. Nous en avons rencontrés en 2013 dans un marché de village au-dessus de Jeypore en Orissa. Les femmes sont vêtues de petits pagnes de coton, des centaines de colliers de petites perles couvrent leur poitrine et plusieurs impressionnants colliers d'argent enserrent leur cou ; elles se rasent la tête et la couvre d'un savant assemblage de perles.

Une femme Bonda (source F. Simonot-Lion)

À l'époque les Bondas étaient moins de 5000 à vivre dans les forêts, certains ayant émigré comme ouvriers agricoles dans les plaines. Il faut l'avouer que malgré leurs efforts pathétiques de conserver leur vie traditionnelle, ils nous ont laissé l'amère impression de l’extinction de leur culture. Leur langue (une langue austro-asiatique, de la branche Munda) est peu à peu abandonnée par les jeunes scolarisés, au profit de l'Oyia, langue de l'Orissa.

Un autre exemple de population autochtone, dans le sud de l'Inde la tribu des Todas vit dans les montagnes Nilgiri aux confins du Tamil Nadu et du Kerala. Ils ne sont actuellement qu'un millier. Ils parlent une langue dravidienne (langue du sud de l'Inde). Ils ont fortement intéressé les ethnologues et ethnomusicologues dès le XIXème siècle. Actuellement leur territoire est intégré à la Nilgiri Biosphere Reserve et fait partie des UNESCO World Heritage Sites. Les Todas sont des pasteurs. Les femmes sont réputées pour leurs broderies dont elles parent leurs vêtements.

Broderies Todas

À la différence des communautés tribales qui sont restées localisées dans des environnements montagneux isolés,  d'autres groupes tribaux se sont, au fil du temps, largement répandus dans l'Inde. Ainsi les Bhils, qui forment le groupe tribal le plus nombreux, parlent une langue indo-européenne. On les trouve principalement depuis les états de l'ouest jusqu'au plateau du Deccan dans le centre, ainsi qu'au Pakistan. Quant aux Gonds, ils se sont installés plus à l'Est, du Telangana à la frontière népalaise ; ils parlent, eux, une langue d'origine dravidienne. Ces populations, qui ont développé des groupes identifiés dans une large partie de l'Inde, ont cherché à garder leurs traditions et leurs membres  revendiquent encore leur appartenance à leur tribu. Néanmoins, elles se sont plus intégrées aux états dans lesquels elles vivent que les communautés telles les Bondas ou les Todas. Il en est ainsi pour les Banjaras. Connus depuis le XVIème siècle, ils seraient originaires de la région Mewar au sud du Rajasthan. On  trouve actuellement des communautés Banjaras du Rajasthan jusqu'au centre et au sud de l'Inde. Ils forment des groupes semi-nomades de pasteurs et de plus en plus de commerçants. Nous avons rencontré des femmes Banjaras sur les marchés de Vijayanagar ou près des temples dans le Karnataka.

Femme Banjara au Karnataka (source F. Simonot-Lion)

 Les tribus dans l'état du Tamil Nadu et le district de Pondichéry

Le Tamil Nadu reconnait officiellement 36 tribus, dont la fameuse tribu  Irular. Le nom signifie dark people (homme à la peau sombre). 

Ancienne photographie d'hommes de la tribu Irular en 1871 (courtesy © Madras School of Arts / WikiCommons)
La tribu est originaire des Nilgiris ("montagnes bleues"), au sud des Ghats occidentaux qui séparent la côte occidentale de l'Inde du plateau central du Deccan. Ses membres parlent une langue d'origine dravidienne. Autrefois, ils vivaient de la chasse et de l'extermination des nuisibles, rats ou serpents, qui présentaient un danger pour les fermiers. Les membres de la tribu ont au fil des ans quitté leurs forêts pour émigrer dans les plaines où certains d'entre eux continuaient à pratiquer leur savoir-faire. Mais la modernisation de l'agriculture et, avec elle, l’avènement de méthodes modernes, sans doute moins inoffensives pour l'environnement, ont causé la diminution drastique de leurs moyens de subsistance. Un coup fatal fut finalement porté à leurs pratiques lorsque le gouvernement fédéral de l'Inde interdit en 1972 la vente de peaux de serpents (Wild Life Protection, Act).

Mais, traquer des serpents durant des générations a donné aux Irular une connaissance, une expertise, une adresse et une technique (la fumigation) qui dépassent souvent celles des experts modernes. Abandonnant désormais le commerce des peaux de serpents, des groupes Irular se sont mis au service des habitants de la région de Chennai où ils se sont installés pour intervenir à chaque fois qu'un reptile était signalé. Si des groupes d'Irular ont pu retrouver une place dans la société, c'est aussi grâce à un indien d'origine américaine, Romulus Whitaker, qui a assuré la protection et la promotion de leur savoir-faire. C'est ainsi qu'a été constituée la Irula Snake-Catchers Cooperative, une association qui repose sur le savoir-faire des Irular  pour capturer des serpents venimeux afin de fabriquer des anti-venins. La plupart des Irular de la région de Chennai travaillent dans cette coopérative. La prise d'un serpent venimeux est de 500 roupies (environ 6 €) et peut atteindre 2500 roupies (environ 31 €) pour un cobra royal.

Un cobra royal (Photo : Photo by Dr. Anand Titus and Geeta N Pereira)

En 2017, des pythons birmans décimaient des colonies de mammifères dans les Everglades aux États-Unis. Une lutte avait été engagée contre eux, des drones avaient été employés et des appels à des chasseurs professionnels lancés (1000 chasseurs n'avaient pu venir à bout que de 106 pythons en un mois). La Florida Fish and Wildlife Conservation Commission engagea deux hommes de la tribu des Irular, Vadivel et Masi, afin de traquer ces gigantesques serpents qui se cachent dans les zones humides. Ceux-ci en capturèrent 27 en moins d'un mois, dont une femelle de 5 mètres de long.

Vadivel et Masi avec Romulus Whitaker qui leur servait d'interprète (Source : The Indian Express - https://indianexpress.com/article/india/the-python-hunters-irulas-romulus-whitaker-snake-catcher-4614693/ -)

Cette visite en Floride fut aussi l'occasion pour nos deux chasseurs d'expliquer leurs techniques de chasse auprès de chasseurs, d'associations de protection de la nature, d'universitaires, etc. Après un mois de chasse, ils ont obtenu 70 000 $ pour tout leur séjour et sont rentrés en Inde. 

La difficile reconnaissance du statut des tribaux - le Graal : le Community Certificate

 Ainsi que nous l'avons dit plus haut, le gouvernement indien réserve dans la fonction publique et dans les écoles, lycées, collèges et universités publiques, des places aux adivasis. Les entreprises privées ainsi que tout établissement d'enseignement privé sont encouragés à réserver également des places pour les classes défavorisées. Le nombre reste néanmoins à la discrétion de chacun d'eux.

La liste des tribus concernées et le nombre ou le pourcentage de places réservées sont définies pour chaque état ce qui, parfois, peut amener à des migrations de tribus ; c'est le cas, par exemple, des Lambadis qui n'étant pas répertoriés comme tribu au Maharashtra, ont massivement migré en 1977 dans l'Andhra Pradesh, à 800 km au Sud-est pour bénéficier de leur reconnaissance tribale. De plus, jusqu'à l'indépendance, certains groupes tribaux se sont laissés assimilés par l'hindouisme ; ils sont alors devenus une nouvelle catégorie intégrée au sein du système de castes. Enfin, certains membres de tribus ont quitté leurs forêts et collines d'origine pour aller s'installer dans les plaines où ils pouvaient trouver du travail. C'est le cas des Irular qui se sont déplacés dans la région entre Chennai et Kanchipuram principalement.

Pour qu'un membre d'une tribu, par exemple la tribu Irular, soit reconnu comme pouvant bénéficier des avantages acquis par sa communauté, il faut que sa tribu soit reconnue, dans l'état où il réside ; c'est le cas pour la tribu Irular qui fait partie de la liste des tribus répertoriées au Tamil Nadu. Il faut ensuite que cette personne prouve son appartenance à une tribu. Pour ça, il lui faut obtenir un "Community Certificate" sur lequel le nom de la tribu est inscrit. Et là, l'affaire se complique. Car, en l'absence d'un état civil remontant à plusieurs générations et après avoir migré dans des zones urbaines ou péri-urbaines, comment prouver ses origines. 

Comment ces précieux certificats sont-ils émis ? Une fois la candidature déposée auprès du gouvernement de l'état, une commission dans laquelle interviennent des anthropologistes diligente une enquête. Les conclusions reposent sur le lieu où réside la famille, les pratiques culturelles, religieuses et traditionnelles. Sur la base de ces conclusions, le bureau du RDO (Revenue Divisional Officer) délivrera ou non le certificat. Souvent, les candidats sont accusés d'être des fraudeurs car, aux yeux des officiels, rien ne les rattache aux racines de leur tribu ; les Irular, par exemple, n'habitent plus dans leurs forêts d'origine et tous ne sont pas chasseurs de serpents. Certains officiers d'état-civil vont même jusqu'à pousser l'analyse du dossier par des processus discutables. Par exemple, certains ont demandé à un Irular d'attraper des rats ou des serpents ou de danser devant eux. Aussi, maintenant, tout Irular apprend les pratiques ancestrales de la tribu afin de pouvoir répondre aux questions posées par les autorités.

Pour Meera, la quête s'est heureusement terminée. Elle possède son Community Certificate, prouvant de façon officielle son appartenance à la tribu Irular. Ce précieux sésame lui ouvre cette année l'accès gratuit à l'Université publique de Pondichéry pour poursuivre des études de master en informatique à partir de l'année scolaire 2020-2021. Sa sœur, Padmini (nom modifié) qui se trouve également dans la maison des filles de l'orphelinat vient d'entrer en deuxième année de licence de commerce. Ces deux jeunes filles sont des exemples vivants de réussite pour leur communauté ainsi que pour leur compagnes de la maison des filles. Elles avancent dans la vie et nous leur souhaitons bien sûr le succès dans leurs études, mais aussi une vie personnelle heureuse et épanouie, une vie active et une mémoire qui saura rester fidèle à leurs origines Irular.

Françoise Simonot-Lion

Pour celles et ceux qui sont interessés par les tribus indiennes, voici quelques pointeurs sur des lectures complémentaires :

  • l'entrée "Adivasis" sur Wikipedia fait un bref résumé de la situation : https://fr.wikipedia.org/wiki/Adivasis ;

  • la liste des tribus reconnues par les états de l'Inde est disponible à : https://en.wikipedia.org/wiki/List_of_Scheduled_Tribes_in_India ;

  • pour ceux qui y ont accès, un article du Monde diplomatique de mars 2028, "Les laissés-pour-compte du miracle indien" de Dalel Benbabaali dresse un état de la situation déplorable des basses classes en Inde, en particulier des Adivasis (https://www.monde-diplomatique.fr/2018/03/BENBABAALI/58445) ;

  • pour un bon regard sur la société indienne et ses paradoxes sociaux : "Inde, l'envers de la puissance - Inégalités et révoltes" de Christophe Jaffrelot, 2012, C.N.R.S. Editions ;

  • Elsa Chavinier a donné une analyse assez sombre de la notion actuelle de tribu, analyse qui porte surtout sur les communautés tribales de la "tribal belt", dans : "L'ethnicisation de la tribu - Quelques éléments sur les réinventions tribales en Inde", revue L'Information géographique, 2008 (Volume 72) ;

  • cette analyse est reprise par Bertrand Lefebvre dans "Les minorités tribales dans les territoires de l'Union indienne", Géoconfluences, mars 2015 (http://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-regionaux/le-monde-indien-populations-et-espaces/corpus-documentaire/les-minorites-tribales-dans-le-territoire-indien/) ;

  • l'aventure des deux Irular en Floride est racontée dans l'Indian Express du 26 juin 2018 - en anglais (https://indianexpress.com/article/india/the-python-hunters-irulas-romulus-whitaker-snake-catcher-4614693/ ;

  • un témoignage similaire à celui de Meera et un point de vue sur l'obtention du Community Certificate peuvent être trouvés sur le site du New Indian Express du 2 août 2020 - en anglais (https://www.newindianexpress.com/states/tamil-nadu/2020/aug/02/anguish-bonafide-how-tamil-nadus-irula-students-are-struggling-to-pursue-higher-education-2177957.html).



  • lundi 7 décembre 2020

    Le cyclone Nivar a atteint Pondichéry

     Le 22 novembre, le centre d'alerte aux cyclones (Joint Typhoon Warning Center), situé à Pearl Harbour (Hawaï, USA) a prévenu les états de l'Asie du Sud de l'arrivée d'une très forte tempête tropicale. Celle-ci était annoncée sur la côte de Coromandel au sud-est de l'Inde.

    Vue satellite de l'arrivée du cyclone Nivar (courtesy: The New Indian Express)

    La lieutenant-gouverneur de Pondichéry, Kiran Devi, a aussitôt lancé une grande mobilisation des équipes de secours et avertit tous les habitants de la région de quitter les zones à risques (bords de mer, lacs, zones lagunaires). Les bateaux de pêche ont rapidement été mis à l'abri, des retenues d'eau ont été partiellement vidées et environ 250 000 personnes ont été évacuées dans des villes et villages de l'intérieur de l'état du Tamil Nadu et de la région de Pondichéry.

    Les pêcheurs mettent leurs bateaux à l'abri à Mahabalipuram (courtesy : Business Standard)
    Dans la nuit du 25 au 26 novembre, des vents violents et de fortes pluies se sont abattus entre Pondichéry et Cuddalore. À Pondichéry, 230 mm d'eau tombent sur la ville, 1000 arbres sont déracinés, les installations électriques sont endommagées, ... Le Ministre en chef de Pondichéry, V. Narayanasamy, estime les pertes sur les récoltes, la pêches et l'industrie, à plus de 54 millions de dollars US.

    À l'orphelinat, deux maisons ont été touchées par Nivar. Au Tamil Nadu, le foyer d'accueil des enfants de gitans, APRES, a été complètement inondé et le toit du bâtiment central endommagé. 




     

    Alice a pris la décision de déplacer les enfants à Nonakuppam. Les garçons sont hébergés dans le foyer des garçons et les filles sont provisoirement logées au dernier étage de l'immeuble en face du foyer des garçons.

    À Nonakuppam, également, malgré les travaux sensés protéger le site  des débordements de la rivière toute proche qui se produisent à chaque tempête, l'eau est entrée dans la cour, dans le préau et a atteint les premières marches des bâtiments. Terrasses et toits ont résisté aussi les enfants sont à l'abri dans les bâtiments.



    Dans la cour du foyer des garçons






    Les enfants sont à l'abri, la majorité des équipements a été sauvegardée. La première priorité est de nettoyer le plus tôt possible les deux sites et d'assainir les parties inondées afin d'éviter l'installation d'épidémie (dengue ou dysenteries)  qui accompagnent souvent ce type de catastrophe.

    Puis viendra le temps des réparations. C'est un problème supplémentaire pour l'orphelinat.

    Françoise Simonot-Lion, Agnès Volpi, Adonis Mathurin.