Centre d'accueil pour enfants orphelins

Dans la région de Pondichéry (district de Pondichéry et état du Tamil Nadu) un centre d'accueil pour enfants abandonnés a été créé en 1991 par une jeune indienne. Une première maison a été établie pour héberger des garçons dans les faubourgs de Pondichéry. En 2009, une deuxième maison a vu le jour pour accueillir des filles dans un village sis au milieu d’une campagne verdoyante. En 2018, un foyer pour enfants gitans, APRES HOME, est intégré au centre.
L’association française Les Orphelins de Pondichéry soutient ce centre depuis 2005.

mercredi 26 février 2020

Conte de Pondichéry


Nous sommes à Pondichéry dans les années 1980. L'Inde est indépendante depuis le 15 août 1947. Pondichéry sera intégré comme un territoire de l'Union indienne le 16 août 1962, la décision ayant été prise en 1954.

À l'école, ce jour là, on demande aux enfants de remplir des papiers pour l'administration.
Une petite fille s'attache studieusement à la tâche.
  • Nom...
  • Prénom...
  • Nom du père : ...
  • Date de naissance...
  • Adresse des parents : ... 
  • ...
Jusque là, ça va, elle sait faire.
Mais la question suivante la plonge dans un abime de perplexité :
  • Caste : ...
???
Mais, qu'est-ce que ça veut dire ?
      - Monsieur, je ne comprends pas ? 
      - Demande à tes parents !

La petite fille rentre chez elle.
Elle va voir son père et lui demande :
      - Papa, c'est quoi, une caste ?
Réponse du père :
      - ce n'est rien !
La petite fille insiste
      - Papa, Papa, s'il te plait, dis-moi ce que je dois écrire ...
Le père lui dit alors :
      - tu écris : INDIEN

La petite fille revient à l'école, complète son document et le tend fièrement à l'instituteur.
Lequel instituteur lui dit sévèrement :
      - INDIEN, ce n'est pas une caste ! Redemande à ton père ce que tu dois écrire !

Retour à la maison. Elle va à nouveau déranger son père :
      - Papa, INDIEN ce n'est pas une caste ! Je dois donner une autre réponse.
Pour tranquilliser sa petite fille, le père met une sourdine sur ses convictions et lui suggère diplomatiquement d'écrire "INDIEN - CHRÉTIEN".

Cette réponse sera acceptée.

La petite fille n'a pas su ce qu'était une caste. La femme qu'elle est devenue ne veut pas savoir !
Vous l'avez reconnue cette petite fille ... C'est Alice, celle qui donne un avenir à des enfants.

Article 15 de la Constitution de l'Inde (voir une traduction en fin d'article)



Article 15 de la Constitution de l'Inde 1949

Interdiction de la discrimination fondée sur la religion, la race, la caste, le sexe ou le lieu de naissance

(1) L'État ne doit discriminer aucun citoyen en raison de sa religion, de sa race, de sa caste, de son sexe, de son lieu de naissance ou de l'un d'entre eux.
(2) Aucun citoyen ne peut, pour des motifs de religion, de race, de caste, de sexe, de lieu de naissance ou l'un quelconque d'entre eux, être soumis à un empêchement, une obligation, une restriction ou une condition en ce qui concerne:
(a) l'accès aux magasins, restaurants, hôtels ou lieux de divertissement
(b) l'utilisation de puits, réservoirs, lieux de baignade, routes et lieux publics de villégiature maintenus en tout ou en partie par les fonds de l’État ou réservé à l’usage du grand public
(3) Rien dans le présent article n'empêche l'État de prendre des dispositions spéciales pour les femmes et les enfants
(4) Rien dans le présent article ni dans la clause (2) de l'article 29 n'empêche l'État de prendre des dispositions spéciales pour la promotion de toute classe de citoyens socialement et éducationnellement de basses classes ou pour les castes répertoriées et les tribus répertoriées.

vendredi 14 février 2020

Nonankuppam - chez les garçons

Jeudi 13 février, nous terminons la visite chez les garçons. Seuls les petits sont arrivés et jouent dans la cour. Des amis canadiens leur ont offerts des petits jouets. C'est le bonheur.














Nous parcourons la cour pour voir le résultat des travaux qui ont été engagés depuis l'année dernière. La rénovation de la cuisine est terminée et c'est l'heure de préparation des chapattis ... travail d'ampleur pour 130 gamins.



Carrelages et lavabos neufs sont installés dans la cour.



Maran a décidé de fabriquer des lits superposés et un modèle ainsi qu'une partie du matériel sont installés dans l'atelier.


Éducation, ambition, travail, ... des leitmotivs partout présents sur les murs des différentes maisons.



Palayam

Nous faisons une rapide visite à Palayam. La plupart des filles sont encore à l'école. Nous admirons les magnifiques paniers que les gamines font pour s'occuper pendant les vacances.


La cuisinière commence à préparer le repas du soir.


Nous traversons le terrain de jeu des petites.


Remarquez les brosses à dents ...


Et nous débouchons sur le bâtiment contenant les ateliers. Une couturière travaille à la confection de taies d'oreillers pour les dortoirs des enfants dans l'atelier de couture au rez-de-chaussée.


Au premier étage, une grande est fière de "clavioter" avec virtuosité devant le regard admiratif des petites. En fait, ce qui intéresse les gamines aujourd'hui, c'est plus la musique et la vidéo que les tableurs excel ou autres applications scolaires ... On les comprend. Ce n'est pas l'heure du cours d'informatique alors on peut un peu se laisser aller ... Nous avons donc droit à des chansons du plus pur style Bollywood et aux vidéos de leurs spectacles de danse Bharata Natyam.


Les jeunes filles qui suivent des études dans le domaine paramédical viennent d'arriver et posent pour la photo.






... Hum ! Mais il en manque une ! ...
Effectivement, la dernière s'est cassée la jambe en descendant du bus il y a quelques jours et elle est bloquée, jambe allongée, sur un lit dans le coin de la cour. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement.










Dans le Tamil-Nadu, APRES, un internat et une école pour enfants gitans

La pause vient juste de commencer lorsque nous arrivons à APRES.
Une fille nous salue tout sourire.


Les enfants quittent leurs classes pour se diriger vers la cantine.


C'est l'heure du repas, les filles d'un coté, les garçons de l'autre.



C'est bon, je peux en avoir encore, s'il vous plait, Madame ? Promis, on se lavera bien les mains après le repas ...



Pendant ce temps, nous visitons les bâtiments. Ceux-ci servent actuellement de salles de classes et la nuit de dortoirs pour les garçons, les filles ayant leur propre dortoir dans une maison séparée.
L'architecture des bâtiments est très agréable. Malheureusement, ils ne sont pas conçus pour résister aux violentes tornades qui sont coutumières dans la région. Il est urgent de construire d'autres salles de classes et un autre dortoir pour que les enfants soient au plus tôt définitivement à l'abri. Heureusement, le terrain est grand et Alice prévoit la construction de 5 classes d'ici deux ans (soit une dépense d'un peu plus de 10 000 € par classe).





Mais une sonnerie retentit. Les filles se recoiffent.




 On se met en rang. On entre dans la grande salle ...


Aujourd'hui, c'est la journée nationale des femmes en Inde. Et les professeures vont expliquer aux enfants, surtout aux filles, les sains principes d'égalités entre sexes. Certes, ces principes sont inscrits dans la constitution indienne, mais les traditions dans ce pays sont encore bien ancrées et les filles ne sont pas toujours considérées au même titre qu'un garçon, dans leur environnement social, voire même dans leur famille.


lundi 10 février 2020

Pondichéry - février 2020

Nous sommes depuis 5 jours à Pondichéry où nous retrouvons avec bonheur l'atmosphère animée des rues de cette petite ville. 
De nouveaux appels à la propreté égaient les murs de la ville avec un succès parfois mitigé.


D'étranges animaux se promènent dans le jardin botanique, qui vêtu de jaune très tendance, qui coquettement coiffés de ballons multicolores.



Bien entendu, notre première visite a été MG Road, chez Alice, où nous recevons, comme d'habitude un accueil très chaleureux. Nous échangeons des nouvelles des amis et de la famille. Elle nous apprend avec une fierté légitime que, pour l'année scolaire 2019-2020, en tout, ce sont 23 filles qui ont pu être inscrites dans des cursus allant des niveaux XI et XII (équivalent des classes de première et de terminale en France) jusqu'à des formations post-baccalauréat :
  • 8 filles sont en niveau XII et vont donc passer l'équivalent du baccalauréat au mois d'avril ;
  • 2 filles sont en niveau XI et, si leurs résultats sont corrects intégreront le niveau XII à la rentrée de juin ;
  • 1 fille est inscrite en première année d'études de technicienne supérieure de laboratoire (2 ans d'études) ;
  • 4 filles sont en première année de formation d'infirmière (4 ans d'études)
  • 5 filles sont en première année de DGNM (Diploma in General Nursing and Midwifery - soins généraux et obstétrique) ; les études durent 3,5 ans ;
  • 4 filles préparent un diplôme d'infirmière ; il s'agit d'une licence dont le cursus inclut plus de théorie que le DGNM et qui dure 4 ans ;
  • 2 filles sont en dernière année de licence, spécialité Informatique ;
  • 1 fille est entrée en première année de licence, spécialité Commerce (3 ans d'études).
Nous souhaitons beaucoup de chance à toutes ces jeunes filles qui se voient, par les études, ouvrir les portes du travail et de l'indépendance dans la société moderne indienne.
Nous remercions aussi tous nos adhérents dont les encouragements continus les ont aidées à poursuivre leur éducation.

Nous parlons aussi de l'avenir et notamment de la prochaine année scolaire qui verra, en cas de réussite aux examens, au moins 2 filles en licence (une fille de niveau XII entrera en licence de Commerce), au moins 6 filles en études paramédicales, au moins 2 filles en dernière année de lycée.

Pendant ces derniers jours, nous avons repris pied avec la ville, retrouvant amis et connaissances. En ce début février, la chaleur commence à se faire sentir au cœur de la journée. Les soirées sur l'avenue Goubert en bord de mer sont un vrai bonheur, la mer apporte une brise fraîche, on se promène nonchalamment en famille, grands et petits savourent des glaces, d'ardents indiens affichent une démarche toute militaire, les saris chatoient, ...

Et surtout, en une pratique immuable, les joueurs de pétanques ne manquent pas leur rendez-vous quotidien et disputent toujours des parties animées au pied de la statue de Jeanne D'Arc. Attention, ici, on joue uniquement en nocturne !




Françoise et Matthieu