Centre d'accueil pour enfants orphelins

Dans la région de Pondichéry (district de Pondichéry et état du Tamil Nadu) un centre d'accueil pour enfants abandonnés a été créé en 1991 par une jeune indienne. Une première maison a été établie pour héberger des garçons dans les faubourgs de Pondichéry. En 2009, une deuxième maison a vu le jour pour accueillir des filles dans un village sis au milieu d’une campagne verdoyante. En 2018, un foyer pour enfants gitans, APRES HOME, est intégré au centre.
L’association française Les Orphelins de Pondichéry soutient ce centre depuis 2005.

vendredi 19 juin 2020

19 juin 2020 - la situation sanitaire en Inde


Pour un pays de près de 1 milliard 300 millions d'habitants, l'Inde affiche une contamination par le Covid-19 assez faible. En date du 19 juin 2020, 386 000 cas avaient été détectés dont 156 000 encore actifs. Un peu moins de 14 000 malades ont été déclarés décédés suite à une atteinte du Coronavirus.

Ce faible score peut s'expliquer par la jeunesse de la population. 65 % des indiens ont moins de 35 ans et ne constitue pas une population à risque. Une deuxième hypothèse faisait état de la fragilité du virus face à une forte température. Or mai et juin sont les mois les plus chauds en Inde avec des températures qui peuvent atteindre fréquemment 35° dans la journée.

Ceci ne suffit néanmoins pas à expliquer la faiblesse des statistiques officielles journalières et on assiste d'ailleurs depuis le début juin et les phases de déconfinement progressives du pays à une envolée du nombre de personnes atteintes. 12 000 cas ont été détectés journellement depuis la fin de la semaine dernière. Le nombre de décès officiellement annoncé est actuellement de 300 à 400 par jour.

En fait, de l'avis même d'experts médicaux indiens, les statistiques officielles ne révèlent que partiellement la réalité. Peu de tests, par rapport à la taille de la population ont été réalisés. Dans les campagnes où résident 70% de la population, les indiens meurent à domicile et sont brulés ou enterrés immédiatement, la cause de leur décès n'étant pas enregistrée. De plus, les travailleurs migrants qui, dès le début du confinement ont tenté massivement de quitter les grandes villes où ils ne pouvaient plus gagner leur vie, pour gagner leurs villages dans des conditions parfois terribles. Ils ont largement contribué à la diffusion de la pandémie jusque dans des campagnes où les moyens de précautions n'étaient pas toujours assimilées et où les possibilités de tests et de soins n'étaient pas suffisantes.

Enfin, le système de santé indien n'a pas depuis quelques années reçu un soutien suffisant de l'état (1% du PIB est consacré à la santé). Les hôpitaux ne peuvent plus faire face au flux de malades. Dans son article paru dans le journal Le Monde du 15 juin 2020 (Coronavirus : en Inde, au Pakistan, au Bangladesh... l’épidémie repart après le déconfinement), Guillaume Delacroix écrit  "Dans les villes de Delhi, Bombay, Calcutta et Chennai, qui comptent à elles quatre près de la moitié des malades et des morts du Covid-19 de toute l’Inde, les gens font la queue devant les hôpitaux et des familles ont évoqué des cas de malades mourant dans l’attente d’être pris en charge. Les témoignages se multiplient de patients des bidonvilles refoulés par les établissements publics et qui se voient réclamer jusqu’à 1,25 million de roupies (14 600 euros) pour être soignés dans une clinique privée, d’après la Haute Cour de Bombay."
Pour avoir une idée de la situation désespérée des familles devant un système médical au bord de l'explosion, vous pouvez lire l'article poignant paru dans The Guardian le 12 juin 2020 (India's coronavirus agony: 'I did everything to save my wife and baby' )

La situation à Pondichéry devient inquiétante. Depuis le 19 juin et jusqu'au 30 juin, la partie sud de la ville de Chennai sera à nouveau entrée en confinement. Seuls les services essentiels et les épiceries de proximité sont accessibles. Chennai, située à 150 km de Pondichéry, est actuellement un des principaux foyer d'infection au Coronavirus en Inde.

Le 18 juin,  le Ministre de la santé du Territoire  de Pondichéry a fait état de 287 cas détectés depuis le début et de 7 décès connus. Actuellement il y aurait 154 cas traités dans les hôpitaux de Pondichéry (informations du New Indian Express). D'après des amis Pondichériens, le nombre de personnes hospitalisées serait plutôt de 275.  Le Directeur des services médicaux du Territoire, pas moins de 18 nouvelles zones de confinement ont été annoncées tandis que deux ont été levées. Il a appelé la population à faire très attention. Des contrôles médicaux sont faits aux portes de la ville sur les grandes routes d'accès. À partir du 22 juin, tous les marchands de légumes du Marché Goubert seront déplacés à la nouvelle gare de bus et la vente de légumes est interdite en dehors de la gare. Seuls resteront les vendeurs de fleurs, d'épicerie et de fruits.






Pour l'instant, Pondichéry n'a pas retrouvé son animation. Il n'est qu'à voir les photos envoyées par notre amie indienne Gracy.

Si, dans Nehru Street, on voit encore un peu de vie ...



... il n'en est pas de même des rues moins commerçantes.


Et pour ceux, qui aimaient flâner dans le parc Barathi ou sur l'avenue Goubert, en bordure de mer, ils y trouveraient aujourd'hui une tranquillité qu'ils n'ont jamais connue !



Gandhi comme Dupleix doivent se sentir bien solitaires loin des cris joyeux des enfants.



Temples, églises, bâtiments officiels sont déserts.






Françoise Simonot-Lion





Reprise d'une vie presque normale à l'orphelinat

Nous avons reçu des nouvelles d'Alice.
Les enfants sont en bonne santé et elle a commencé à organiser l'avenir des trois maisons. C'est surtout la maison des garçons à Nonankuppam qui subi les plus importantes restructurations.

Les 105 garçons qui sont autorisés à rester vont être répartis dans trois bâtiments.
En face de la maison des garçons, un bâtiment est loué depuis 3 ans par l'orphelinat et Satya Special School (foyer d'accueil pour enfants handicapés) pour héberger une école dédiée aux enfants ayant des difficultés d'apprentissage (voir l'article de février 2018 : AICE : une nouvelle école aux mains d'Alice). Ce bâtiment va être aménagé (salle de classes supplémentaires, dortoir, réfectoire, sanitaires) pour devenir le foyer des 25 plus jeunes garçons de l'orphelinat.

Alice et les petits garçons - février 2020
Vingt garçons âgés de 18 ans et plus vont, quant à eux, être logés dans le Youth Home, foyer qui avait été créé pour les garçons qui ont déjà un travail ou qui vont à l'université. Ce foyer est situé à quelques dizaines de mètres des précédents.

Maran au milieu des grands - février 2018
Les 60 autres garçons restent dans la maison d'origine qui commençait effectivement à devenir étroite pour loger tous les garçons.

La maison des garçons originelle (au fond le bâtiment de la cuisine et de salles de cours, musique, etc. et à droite les dortoirs et le réfectoire)
Devant, la maison de garçons originelle et, derrière, en bleu et jaune, la maison qui hébergera les petits
L'entrée de la future maison des petits
En février de cette année, 60 filles avaient été autorisées par le gouvernement du Territoire de Pondichéry à rester dans la maison des filles. Cette décision n'est, pour l"instant, pas remise en cause et les 60 filles occupent donc toujours la maison de Palayam.

Leçon de musique dans le patio à Palayam (février 2018)
Au fond, les ateliers de couture et d'informatique
La vue du toit des ateliers à Palayam : à gauche, le bâtiment des sanitaires, au fond, les dortoirs

Jeunes filles posant dans le patio de la maison de Palayam
Le confinement ayant été levé en Inde, le foyer APRES Home, qui est situé dans le Tamil Nadu, retrouve peu à peu ses pensionnaires, issus d'une tribu de gitans. 40 parmi ces enfants avaient été renvoyés dans leurs familles et 20 étaient restés dans le foyer. Pour l'instant, sur ces 40 enfants, seuls 30 ont réintégré la maison. Donc, à l'heure actuelle, APRES compte 50 enfants, garçons et filles.

Les enfants de APRES Home
En principe, le lundi 22 juin, tous les professeurs reviennent dans les maisons sur le Territoire de Pondichéry pour donner des cours aux enfants car depuis avril, les enfants sont privés du soutien qu'Alice leur fournit pour faire leurs devoirs.

Pour les filles qui ont commencé en juin 2019 l’école d'infirmière, les examens ont été maintenus. Il se passent à distance sous la responsabilité des surveillants de l'orphelinat. Ils se déroulent actuellement. Alice reçoit les questionnaires par mail, organise la session et renvoie les copies à l'école d'infirmière.

Pour l'instant les écoles ne sont pas encore ouvertes et, compte-tenu de la situation sanitaire en Inde, la rentrée pourrait être décalée à fin juillet.






Françoise Simonot-Lion et Adonis Mathurin


lundi 1 juin 2020

Journée mondiale anti-tabac


31 mai 2020. Journée mondiale contre le tabac.

L'Inde est le troisième producteur mondial de tabac, derrière la République Populaire de Chine et les États-Unis. Le pourcentage d'indiens de plus de 15 ans qui fument est relativement faible par rapport aux pays occidentaux. Ce taux était de 11,4% en 2015, plaçant le pays au 83ème rang mondial. Cependant, 600 000 enfants de 10 à 14 ans seraient déjà des fumeurs réguliers.

Les indiens consomment bien sûr des cigarettes. Leur prix est très bas et on peut les acheter à l'unité dès qu'on a quelques roupies à dépenser. Mais ils utilisent aussi des dérivées du tabac. Par exemple, ils apprécient aussi beaucoup le tabac à priser. Et dans les quartiers populaires ou à la campagne, on peut sentir l'odeur de feuille brulée des beedies, qui sont des cigarettes composées de quelques brins de tabac enveloppés dans une feuille d'un arbuste local, le tendu et nouées par un fil de couleur.

Beedies

Un fumeur sur un marché de l'Orissa

Retour du travail en Inde du Sud

Le ministère de la santé indien a estimé à plus de 900 000 décès dus au tabac chaque année et le coût du tabagisme atteindrait dans le pays plus de 25 milliards de dollars.

Aussi, depuis le début du 21ème siècle, le gouvernement a lancé des grandes campagnes anti-tabac, sensibilisation de la population via les médias usuels (télévision, cinémas, journaux, réseaux sociaux), via tout le personnel de santé, dans toutes les écoles, ...
En septembre 2019, une ordonnance a interdit le vapotage dans tout le pays. La production, l'importation, le stockage et la vente de vapoteurs et de produits de vapotage sont strictement prohibés. À la première infraction, on risque un an de prison et/ou 100 000 roupies (1 250 €) d'amende qui passent à 3 ans de prison et/ou 500 000 roupies dans le cas de récidives.

Pendant la pandémie de Covid-19, la vente de tabac a été interdite le 15 avril puis autorisée à nouveau.

Et le 31 mai 2020, la journée mondiale anti-tabac a été déployée en Inde.


À l'orphelinat, la sensibilisation à ce problème a été abordée auprès des plus grands. Un concours a été organisé et garçons et filles ont rivalisé d'imagination pour produire des messages percutants.





Françoise Simonot-Lion