Centre d'accueil pour enfants orphelins

Dans la région de Pondichéry (district de Pondichéry et état du Tamil Nadu) un centre d'accueil pour enfants abandonnés a été créé en 1991 par une jeune indienne. Une première maison a été établie pour héberger des garçons dans les faubourgs de Pondichéry. En 2009, une deuxième maison a vu le jour pour accueillir des filles dans un village sis au milieu d’une campagne verdoyante. En 2018, un foyer pour enfants gitans, APRES HOME, est intégré au centre.
L’association française Les Orphelins de Pondichéry soutient ce centre depuis 2005.

vendredi 29 mai 2020

Apprendre en jouant

Deux cents enfants dans trois maisons. Des écoles fermées. Il ne faut pas que tous les principes d'éducation qui régissent la vie à l'orphelinat soient abandonnés. Aussi, les enfants sont-ils périodiquement stimulés par des activités ludiques.


Chez les garçons, toujours pleins de vie, il s'agit de les inciter à ce concentrer et à développer l'esprit d'équipe. Un jeu a été imaginé. Celui-ci met en jeu deux équipes. Chacune doit se constituer au fur et à mesure en coordonnant chaque joueur à l'équipe déjà formée.


Pas si facile !


Chez les filles, c'est beaucoup plus calme et studieux.
À partir d'un alphabet tamoul, on essaie de faire des mots.






Françoise Simonot-Lion

On fête les anniversaires chez les filles

À l'orphelinat, chaque début du week-end suit un programme immuable.
C'est ainsi que le premier samedi du mois est consacré à un grand nettoyage de la maison. Dans chacun des foyers, garçons et filles chassent la poussière, lavent les pièces de fond en comble, balaient la cour et même nettoient les citernes d'eau.
Le deuxième samedi les voit occupés à une pratique du lire et du parler. Littérature et langue sont alors au programme.
À la fin de la troisième semaine, le samedi est consacré à un autre aspect de la culture: la danse et la musique.
Quant au dernier samedi du mois, c'est le jour où sont fêtés tous les enfants qui ont eu leur anniversaire durant le mois écoulé. À cette occasion, lorsqu'un garçon ou une fille a encore un de ses parents, celui-ci peut venir à l'orphelinat pour cette fête et partager le gâteau avec son enfant.

Mais, comme partout dans le monde, l"épidémie de Coronavirus a bouleversé toutes les habitudes à l'orphelinat.  Les règles de distanciation physique, qu'Alice a fait respecter scrupuleusement, ont interdit toute visite des familles. Aussi, durant les mois de mars et d'avril, aucun anniversaire n'a pu se dérouler.

La tradition a pu reprendre, décalée, à la mi-mai date à laquelle tous les anniversaires des deux mois précédents ont été fêtés. C'est ainsi que pour l'occasion, dans le patio de la maison des filles, le traditionnel poster d'anniversaire est affiché et un somptueux gâteau embelli de fleurs en sucre est sur la table.


et la mère d'une des petites (en tenue mauve sur la photo) dont l'anniversaire est fêté ce jour-là aide la petite à couper le gâteau.


Françoise Simonot-Lion

dimanche 24 mai 2020

C'est l'heure du repas à l'orphelinat

Le thali est un repas complet typique de l'Inde. Il comporte un assortiment de plusieurs plats servis parfois dans de petits bols en métal posés sur un plateau métallique rond.

Au Tamil Nadu, le plateau est parfois remplacé par une feuille de bananier sur laquelle sont disposés directement les mets. Suivant la tradition indienne, il n'y a pas de couverts et on mange uniquement avec la main droite ce qui demande une certaine virtuosité aux occidentaux que nous sommes.


Grâce à nos généreux supporters, les enfants de l'orphelinat n'ont pas eu faim durant la difficile période de confinement.  Et aujourd'hui, à l'orphelinat, un thali végétarien est au menu.

Ici, pas de feuille de bananier mais un plateau en inox. Chaque enfant est responsable de son plateau qu'il repère grâce à un numéro. Il va le chercher avant le repas, puis après avoir mangé, il doit le laver et le ranger à sa place.


Pour le thali du jour, les enfants ont droit, entre autres, à du riz blanc, des lentilles, du paneer (tofu), un beignet de légumes, un peu de raïta (sauce au yaourt, oignons et carottes) et même des gâteaux.


Les petites, toutes pimpantes dans leurs robes colorées, font la queue pour remplir leur plateau.


Puis elles vont s'installer pour manger à bonne distance les unes des autres, distanciation physique oblige, dans la galerie qui entoure le patio de leur foyer.



Chez les garçons, c'est le même menu. Le repas est servi sous le préau.




Une fois par semaine, Alice donne du poulet aux enfants. C'est ainsi que quelques jours plus tôt, ils se sont régalés d'un biryani de poulet. Le plat a été préparé dans la cuisine de la maison des garçons.




Après avoir préparé du riz avec des clous de girofle et de la cardamone et du poulet revenu dans une sauce faite avec des oignons, du yaourt, des tomates, des épices, de l'ail, etc., on mélange riz et poulet et on chauffe dans un four ou sur un feu.





Le poulet fond dans la bouche, les épices chauffent les papilles, c'est tout le sous-continent indien dans notre assiette. Les garçons semblent apprécier ...



Le même plat est livré chez les filles.



Françoise

lundi 11 mai 2020

À Pondichéry, la rentrée scolaire est repoussée d'un mois

D'ordinaire, en Inde, la rentrée scolaire prend place début juin. Le mois de mai, mois le plus chaud à Pondichéry. Au cœur de la journée, les températures ressenties frôlent et dépassent souvent les 40° et les nuits n'apportent guère de fraîcheur avec une moyenne de 30° ressentis. C'est le mois de vacances pour les enfants.

Mais cette année, depuis le 23 mars, le pays tout entier est confiné. Le 1er mai, un communiqué du ministère de l'intérieur annonçait la poursuite du confinement de 15 jours au-delà du 3 mai initialement prévu. En fait, le gouvernement a maintenu pour tout le pays l’interdiction des déplacements en avion ou en train, de l'accès aux restaurants, aux lieux de culte ou aux centres commerciaux et le maintien de la fermeture des salles de spectacle.
Le 4 mai, un assouplissement du confinement a été octroyé par le Ministre en Chef sur le Territoire de Pondichéry. Certains magasins ont pu ouvrir leurs portes. Le marché Goubert, où la distanciation physique n'a aucune chance de pouvoir s'appliquer reste quant à lui fermé. Par contre, les marchands de légumes ont pu installer leurs étals sur les trottoirs. C'est ainsi que le lundi 4 mai, les rues de Pondichéry, d'Anna Salai à Nehru Street, se sont de nouveau animées sans que les consignes minimum de sécurité sanitaire ne soient vraiment respectées.
Certaines voix craignant que le Territoire de Pondichéry, jusqu'alors plutôt épargné, ne soit gagné par la maladie, suggère fortement un confinement jusqu'à la fin du mois de mai.

Les enfants de l'orphelinat restent pour l'instant à l'abri dans leurs maisons. La rentrée qui devait avoir lieu début juin est repoussée à début juillet.
En mars, les enfants de la maison des garçons et de la maison des filles venant de Tamil Nadu ont été renvoyés dans cet état et en avril, c'était au tour des petits gitans de APRES, maison située au Tamil Nadu, ayant encore leurs parents, d'être renvoyés dans leurs familles.
Actuellement, il ne reste pendant la pandémie que 20 enfants à APRES Home, 120 garçons à la maison des garçons et 60 filles à la maison des filles.

Il faut donc, tous les jours, nourrir 200 enfants.
En temps ordinaire, le gouvernement donne 1000 roupies (environ 12 € au taux actuel) par enfant et par mois. Cette dotation ne vaut pas pour les enfants gitans ni pour les enfants de 18 ans et plus. Mais, depuis le mois de février, cet argent n'arrive plus à l'orphelinat car le Territoire fait porter ses efforts de soutien sur les familles les plus pauvres.
Comme nous l'avons déjà mentionné précédemment, les prix des produits de base augmentent de façon critique, en particulier les légumes. C'est ainsi que là où il fallait 250 000 roupies (3100 €) pour nourrir 300 enfants pendant un mois, en janvier 2020, il faut débourser depuis 300 000 roupies par mois pour en nourrir 200 actuellement.




La directrice de l'orphelinat fait tout son possible pour que ces enfants aient une alimentation aussi complète que possible en cette période difficile. C'est ainsi qu'elle veille à tout prix à ce que le régime de base riz-oignons-lentilles soit complété par semaine une fois par de la viande, deux fois par un plat de légumes ou de poisson, trois ou quatre fois par des œufs et que chaque jour, les enfants puissent manger un fruit et boire un verre de lait.

Elle est soutenue dans son action par vos forts encouragements et vous remercie du souci que vous avez pour tous ces enfants.




Françoise - Agnès - Adonis

Les informations que l'on peut trouver dans la presse indienne sur cette période de confinement semblent toutes issues de la même source. Celles que je cite dans cet article ont été récupérées dans les journaux The Hindu, Indian Express, Times of India et sur le site d'informations The Wire.

samedi 2 mai 2020

Désinfection des bâtiments dans le Tamil Nadu

Cette semaine, une grande campagne de désinfection a eu lieu à APRES. C'est une saine mesure de précaution et de prévention contre une éventuelle intrusion du virus Covid-19 dans l'enceinte.

Du portail d'entrée aux sanitaires en passant par le perron, les chambres, les salles de classes et tous les lieux fréquentés par les enfants ont subi l'assaut d'un puissant pulvérisateur.

Comme dans les deux autres maisons de l'orphelinat, la santé des enfants est une préoccupation constante de la Directrice.








Françoise - 2 mai 2020