Centre d'accueil pour enfants orphelins

Dans la région de Pondichéry (district de Pondichéry et état du Tamil Nadu) un centre d'accueil pour enfants abandonnés a été créé en 1991 par une jeune indienne. Une première maison a été établie pour héberger des garçons dans les faubourgs de Pondichéry. En 2009, une deuxième maison a vu le jour pour accueillir des filles dans un village sis au milieu d’une campagne verdoyante. En 2018, un foyer pour enfants gitans, APRES HOME, est intégré au centre.
L’association française Les Orphelins de Pondichéry soutient ce centre depuis 2005.

lundi 16 novembre 2020

La fête de Diwali à l'orphelinat

Dans la nuit du 14 novembre 2020, la lune a terminé un cycle. Passant entre la terre et le soleil, elle n'est plus éclairée par celui-ci. C'est la nuit noire. Puis, la lune continue sa route et peu à peu la nouvelle lune réapparaitra dans le ciel : premier quartier, pleine lune, dernier quartier et le cycle recommencera ...

L'obscurité est chassée et la lumière revient.

En Inde, Diwali, la fête des lumières est alors célébrée par les hindous, les sikhs et les jaïns. Symbole de la victoire de la lumière sur les ténèbres, de la connaissance sur l'ignorance, Diwali trouve son origine dans les récits épiques et la religion hindoue. Pour les uns, c'est la célébration de la victoire de Rama, incarnation du dieu Vishnu, sur le démon Ravana et son retour à Ayoda, tels que contés dans l'épopée du Ramayana. Pour d'autres, il s'agit de la défaite du démon Narakasura face à Krishna, autre incarnation de Vishnu. Certains associent cette fête à la naissance de la déesse Lakshmi ou à son union avec Vishnu. Pour les hindous de l'Inde du Sud, Diwali commémore la victoire de Narasimha, le dieu à tête de lion, également une incarnation de Vishnu, sur le démon Hiranyakshipu.

Outre Vishnu, Rama, Krishna et Lakshmi, Ganesh, le sympathique dieu à tête d'éléphant, pansu et souriant, est de la fête.

Pendant les 5 jours de festivités de Diwali, la lumière éclate partout dans l'Inde. Des guirlandes lumineuses sont suspendues sur les façades des maisons et des bâtiments publics.



Divali à Dehradun (Uttarakhand, nord de l'Inde) - novembre 2018

Les festivités durent 5 jours et sont précédées par une effervescence commerciale sans précédent. Diwali est aussi l'occasion de faire des cadeaux à la famille et aux amis et de se faire des cadeaux à soi-même. De plus lors du troisième jour, le jour de Diwali proprement dit, on se doit de porter des habits neufs. Les magasins rivalisent de promesses de remises, les soldes battent leur plein, les indiens achètent friandises, jouets, bijoux, mais aussi électroménager, grands écrans, dernier téléphone, etc.


Il faut également préparer la maison et acheter  statues de dieux (Lakshmi, Ganeh, Krishna, Rama), d'animaux ainsi que les indispensables lampes à huile qui vont illuminer la maison.




Étals dans une rue de Yamunanagar (Haryana, Inde du Nord - Novembre 2018)

Au troisième jour de la fête, les maisons, les temples, les rives des fleuves sont parsemés de rangées de lampes à huile ou deepawali ("ligne de lumières" en hindi). Lampes à huiles allumées, feux de bengale et feux d'artifices tirés dès la nuit tombée depuis chaque maison vont combattre l'obscurité de la nuit.

C'est pourquoi, avant les fêtes, on fait aussi provision de pétards, feux de bengale, cierges magiques, feux d'artifices. Depuis plusieurs années, leur usage est limité voire carrément interdit, pour certains, dans plusieurs régions de l'Inde en raison de la pollution générée. Il semble, au vu de la première page du journal The Hindu du 16 novembre 2020, qu'à Chennai, les consignes aient été plus observées que dans les années précédentes.


Cela n'a pas été le cas dans les grandes villes de l'Inde du Nord où, toujours d'après The Hindu, à Delhi, la pollution atmosphérique qui atteignait le jour de Diwali environ huit fois la limite de sécurité s’est encore aggravée dimanche matin.

Cette année, épidémie de Covid-19 oblige, le gouvernement de l'Inde a donné des consignes pour que cette fête reste dans l'intimité de la cellule familiale et ne donne pas lieu à des rassemblements importants. Mais des voeux ont été échangés entre les amis et la famille. L'Inde est bien entrée dans le monde moderne et c'est par WhatsApp que nous, en France, avons été réveillés par ces charmantes images de notre ami Aroul, notre fournisseur d'écharpes au marché Goubert de Pondichéry. 


Mais Diwali est une fête chère au coeur de chaque indien, qu'il soit hindou ou non. Et à l'orphelinat où des enfants musulmans, chrétiens et hindous sont hébergés, la fête a été joyeusement célébrée par tous.


Dans la maison des filles, un grand kolam a été dessiné par les grandes sur le sol du patio. 


Les filles ont revêtu leurs plus beaux atours. On allume les lampes à huile ...

... la fête va commencer ...


 ... et, pour finir en beauté, voici la magie des cierges magiques ...

 


La lumière éclate, l'obscurité recule, les enfants sont heureux. 

Happy Diwali

Françoise Simonot-Lion