L'équipe de direction de l'orphelinat est toujours engagée dans les grands enjeux de la société indienne.
C'est ainsi que le 3 août, les filles ont participé à une journée sur les dons d'organes en Inde, sous la présidence d'une personnalité, en l'occurrence le Docteur Sakshy P .
Un kolam explicite a été dessiné sur le seuil.
Dans toute l'Inde, ce jour là était dédié à sensibiliser la société aux grands problèmes de transplantation d'organes dans ce pays.
En effet, si l'Inde est le troisième pays, après l'Australie et la Chine, en termes de transplantation d'organes dans le monde avec environ 18 000 actes par an, ses efforts sont très en-dessous des besoins de la population. Si 11 200 greffes de reins, opération la plus fréquente, ont été réalisées en 2023, les demandes cette même année s'élevaient à plus de 200 000 (source The Lancet Regional Health South Asia, 22/2/2024).
De nombreux facteurs entrent en compte.
Le pays manque d'infrastructures et d'équipes qualifiées permettant de faire des transplantations. Notons que le Tamil Nadu s'est montré pionnier dans ce domaine et compte plusieurs hôpitaux réputés. Aussi, la majorité des greffes sont réalisées dans le secteur privé ce qui rend le coût inabordable pour une grande partie de la population. Un article publié le 3 août cite le cas d'une famille qui s'est endettée à vie pour financer d'une part, l'opération de son fils et d'autre part, les 25 000 roupies (environ 275 €) par mois pour les médicaments.
Les organes greffés sont prélevés sur une personne décédée sous réserve d'un accord préalable de la famille et/ou de la personne elle-même ou via un don d'une personne vivante.
En 2022, sur environ 15 500 transplantations, moins de 20% des organes greffés venaient d'une personne décédée. Méfiance vis-à-vis du système de santé, croyances culturelles et religieuses (par exemple, la crainte que l'organe du donneur d'une caste inférieure à celle du receveur implique un mauvais karma pour ce dernier, etc.) font que le taux d'organes provenant de personnes décédées est très faible en Inde : 0,7 pour un million par rapport au 48 par million de l'Espagne, 44,5 par million des USA et 25,8 par million de la France(source Statista).
Là aussi, le Tamil Nadu et le Telangana font mieux que la moyenne nationale (1,8 par million).
Plus de 80% des dons d'organes venaient en 2022 de personnes vivantes. Là encore, une inégalité liée à la structure sociale et familiale indienne apparait. D'après un article écrit à partir d'une enquête réalisée en 2021, 80 % des donneurs vivants sont des femmes alors que moins de 20% des receveurs d'un organe provenant d'un donneur vivant sont des femmes. Certes, le facteur de risque (foie, reins) est plus élevé chez les hommes et induit sans doute plus de besoin chez les hommes que chez les femmes mais le conditionnement social des femmes est un facteur important de ce déséquilibre.
En Inde, il y a donc urgence à sensibiliser la population à ce problème. C'est pourquoi, le 3 août, des interventions ont lieu dans les écoles, des articles paraissent dans la presse et les réseaux sociaux sont mis à contribution.
Les filles de l'orphelinat ont préparé un travail sur le sujet. Un jury a écouté leurs exposés.
Des fleurs ont été offertes à l'invitée qui a assuré la présidence de la journée.`
Et la journée se termine comme d'habitude par une photo de groupe.
Enfin, dernière information transmise par Alice, l'invité d'honneur de la journée est une personne transgenre.
Françoise.