Centre d'accueil pour enfants orphelins

Dans la région de Pondichéry (district de Pondichéry et état du Tamil Nadu) un centre d'accueil pour enfants abandonnés a été créé en 1991 par une jeune indienne. Une première maison a été établie pour héberger des garçons dans les faubourgs de Pondichéry. En 2009, une deuxième maison a vu le jour pour accueillir des filles dans un village sis au milieu d’une campagne verdoyante. En 2018, un foyer pour enfants gitans, APRES HOME, est intégré au centre.
L’association française Les Orphelins de Pondichéry soutient ce centre depuis 2005.

mardi 13 février 2018

AICE : une nouvelle école aux mains d'Alice


En février 2017, Alice nous avait confié un rêve : une école qui permettrait à des enfants  handicapés mentaux légers d'apprendre aux cotés d'enfants normaux. L'objectif est multiple : tirer les enfants en difficulté d'apprentissage vers le haut, leur donner confiance et changer le regard que les autres peuvent avoir sur eux.


Six mois plus tard, l'école est crée. Elle occupe un ancien hall dédié autrefois aux réceptions de mariage, en face de la maison des garçons. Son nom : ALTERNATIVE INCLUSIVE CENTER FOR EDUCATION (AICE)


Alice nous accompagne pour la visite de cette école. Nous sommes reçus par le directeur de l'école qui nous guide dans le bâtiment.


Nous pénétrons dans un bâtiment étrangement peu bruyant. Et pour cause, ici il n'y a pas plus de 15 enfants par classe.


Pour cette année scolaire 2017-2018, l'école accueille des enfants depuis le cycle élémentaire (niveau VI) jusqu'au cycle secondaire de base (niveau X), soit des filles et des garçons qui, s'ils avaient suivi une scolarité "normale", auraient entre 11 et 15 ans.

Ici, si certains enfants ont jusqu'à 8 ans de retard, ils ne sont jamais stigmatisés et on va tout mettre en oeuvre pour qu'ils apprennent au moins à lire, compter et raisonner.

Dans cette école seront scolarisés :
  • des enfants handicapés mentaux légers qui sont pris en charge en externat par l'association Satya Spécial School (voir ici le site de cette organisation) ;
  • des enfants de Vudhavi Karangal qui ont des difficultés scolaires et qui sont retirés de l'école publique pour bénéficier d'un vrai soutien à l'apprentissage des concepts de base ;
  • des enfants de A.P.R.E.S. School (voir l'article "Visite de A.P.R.E.S. School").
Comme on peut le voir sur les tableaux affichés dans les couloirs, cette année ont été ouvertes 9 classes. 75 enfants reçoivent ici un enseignement adapté et apprennent à cohabiter. Cinq enfants de Satya Spécial School sont intégrés à l'école au niveau 6, dix-sept petits gitans de A.P.R.E.S. School sont répartis entre les niveaux 6 et 8. Les autres élèves de cette école spéciale viennent de Vudhavi Karangal.

Les grands sont au premier étage. Lors de notre visite ils passaient un examen, tous sérieusement penchés sur leurs copies.


Les petits occupent le rez-de-chaussée. Dix-huit personnes ont été embauchées pour assurer les cours, surveiller les enfants et, par exemple, aider les petits lors des repas.



Les grandes salles anciennement utilisées pour réunir familles et amis lors des cérémonies de mariage ont été divisées en box. L'espace est clair, les box sont bien conçus avec un tableau et, dans la plupart d'entre eux, une disposition des tables qui facilite la coopération entre les gamins. Filles et garçons sont mélangés.


Les instituteurs et institutrices se sentent vraiment investis dans leur mission et déploient une patience et une énergie sans limite. Dans une salle, les petits élèves s'initient à la conversion mètre, décimètre, centimètre ...


Ailleurs, une institutrice, inlassablement et toujours avec le sourire, apprend aux enfants à reconnaitre des fleurs, à écrire leur nom en anglais ; à chaque gamin, elle montre la même image, leur fait retrouver les bons caractères, puis l'enfant passe au tableau, dit le nom de la fleur et épelle son nom. En utilisant des supports pédagogiques originaux et surtout des méthodes variées d'apprentissage -construire, reconnaitre, etc.-  les progrès se font sentir. À chaque fleur reconnue, lettre identifiée, la classe est encouragée à applaudir la petite victoire. Ici, on ne punit pas, on se met à la portée des petits, on les encourage et on les valorise.


Ainsi qu'il a été dit au début de cet article, il s'agit aussi, dans cette école, de lutter contre les préjugés envers les enfants "différents", préjugés encore très présents en Inde, et de montrer que ces enfants ont eux-aussi des ressources, sont capables d'apprendre et doivent être acceptés dans la société.




Alice tire déjà un bilan positif de ces premiers mois d'expérience. Encore un an et Alice pourra déposer un dossier solide auprès du gouvernement du territoire de Pondichéry afin de faire subventionner une partie du fonctionnement de la structure.

Pendant tout le temps de la visite, ses téléphones à portée de main, Alice travaille ...



Françoise Simonot-Lion et Matthieu de Lamarzelle

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