Centre d'accueil pour enfants orphelins
mercredi 4 décembre 2024
Premier bilan du cyclone Fengal
mardi 3 décembre 2024
Le cyclone Fengal a frappé Pondichéry
Samedi 30 novembre, un violent cyclone a touché les côtes sud-est de l’Inde et le Sri Lanka. Pluie et vent violent ont impacté en particulier les districts au sud de Chennai et la région de Pondichéry occasionnant des coupures d’électricité. Le vent a commencé à faiblir à partir de dimanche. C’est alors que des pluies diluviennes se sont abattues ensuite sur la région s’étendant au sud du Karnataka et au nord du Kerala.
Une rue de Pondichéry lundi 2 décembre 2024 |
Routes coupées et rivières en crue ont amené les autorités à ouvrir les vannes de barrages provoquant une montée des eaux en aval. L’armée a été mobilisée pour évacuer les habitants.
Le Ministre en Chef de Pondichéry a annoncé une aide de 5000 roupies à tout détenteur de carte de rationnement qui aurait été sinistré lors par le cyclone Fengal.
Les écoles sont fermées ; les examens qui devaient avoir lieu à l’université de Pondichéry sont reportés.
À l’orphelinat les enfants sont saufs. Le cyclone n’a pas eu d’impact sur les bâtiments. Mardi après-midi, l’électricité n’était toujours pas rétablie dans les trois maisons.
La foyer le plus touché est la maison des garçons. En effet, elle se situe dans le quartier de Nonnankupam sur les rives de la rivière Sankaraparani dont le niveau est monté brusquement en raison de l’ouverture des vannes du barrage de Veedur. L’équipe de direction a décidé d’évacuer les plus jeunes garçons pour les transférer provisoirement dans le foyer APRES HOME. L’évacuation s’est faite en barque jusqu’à la route principale. Nul doute que c’est intermède restera un souvenir fort pour les enfants.
La situation devrait redevenir normale en fin de semaine.
Françoise et Alice
jeudi 3 octobre 2024
Combat pour la propreté
Chaque année entre la mi-septembre et le début octobre, un certain nombre de manifestations sont organisées dans chaque ville, université, école, village, etc. du pays.
Source : site du gouvernement indien - https://swachhatahiseva.gov.in/ |
Ces campagnes ont pour but de souligner l'importance de la propreté dans le domaine public et le fait que ce problème est celui de tous les citoyens-citoyennes. En effet, en Inde, si l'hygiène est maitrisé dans le domaine privé (propreté des maisons), elle l'est beaucoup moins en dehors des maisons ; notamment l'abandon de déchets, de polluants divers dans les espaces publics est encore trop souvent pratiqué et ceci a une conséquence critique pour la santé.
Des actions sont alors menées pendant 15 jours pour ancrer de bonnes habitudes dans la population. Au Tamil Nadu, pour montrer l'exemple, un ministre a participé au nettoyage du ministère ; les étudiants et professeurs d'un campus médical de Pondichéry ont collecté les déchets qui occupaient le campus ainsi que son environnement proche ; ailleurs en ville, des jeunes volontaires ont participé au nettoyage de la plage, ramassant 400 kg de détritus.
Source : site du quotidien The Hindu, édition de Pondichéry (à lire ici) |
Tout le monde est concerné et à l'orphelinat, Alice a entre autres, organisé une journée de discussions avec les adolescentes de la maison des filles.
Pour animer cette journée, elle a fait venir une pharmacienne de l'hôpital Abishegapakkam.
Le cercle de discussion s’est installé dans le patio de la maison des filles.
Un petit cadeau pour l’animatrice et la photo de groupe.
Françoise
Pour ceux qui ont visité l’orphelinat, ils ont pu remarquer la propreté des locaux et que douches, brossages de dents, shampoings et lavage du linge sont des exercices quotidiens pour tous les enfants.
mercredi 18 septembre 2024
Rentrée scolaire des filles 2024-2025
Cette année ce sont 23 jeunes filles de l'orphelinat qui poursuivent des études supérieures (à partir de l'équivalent de la classe de 1ère en France).
À l'orphelinat, tous les ans, des filles s'engagent dans un cursus de santé.
Le besoin en infirmiers / infirmières est crucial en Inde. Le pays compte actuellement 3,3 millions d'infirmiers / infirmières. Mais avec une population de 1,4 milliard d'habitants l'Inde a un déficit de 4,5 millions d'Infirmiers / infirmières, toutes spécialités confondues, selon les normes de l'Organisation Mondial de la Santé (OMS). Plus généralement il y a un manque criant de personnel de santé dans toutes les régions de l'Inde, phénomène qui s'accroit chaque année avec l'émigration des jeunes diplômées infirmiers / infirmières à l'étranger (pays du Golfe Arabique notamment).
Cette année scolaire, 3 filles entrent dans la dernière année pour l'obtention du diplôme de Nurse/DGNM (General Nursing and Midwifery) : un stage de 6 mois et la poursuite des cours. Une fois diplômées, elles pourront travailler comme infirmière dans un hôpital, un dispensaire, une maison de retraite ou un foyer d'enfants. Elles peuvent également trouver un poste comme consultante juridique ou infirmière médico-légale pour tout ce qui concerne les atteintes aux femmes. Enfin, elles peuvent être infirmières itinérantes. Le salaire moyen est d'environ 200 000 roupies par an (environ 2 200 €). Les 3 filles devraient être diplômées au cours de l'année 2025.
2 jeunes filles ont repris des études après avoir obtenu un diplôme de technicienne de laboratoire qui ne leur ouvrait que des embauches mal rémunérées. Toutes deux préparent un diplôme au Pondicherry University Community College (équivalent d'un IUT français) pour travailler comme assistante lors d'interventions chirurgicales : gestion des salles d'opération, préparation d'instruments chirurgicaux, stérilisation, positionnement des patients et gestion d'environnement stérile, assistance aux chirurgiens et infirmières pendant les opérations. Les études se déroulent sur deux ans de cours académiques, suivis de 6 mois de stage et elles devraient être diplômées en 2027.
Trois filles poursuivent des études en vue d'obtenir une licence.
Deux d'entre elles sont en deuxième année. Le cursus est de 4 ans et elles devraient obtenir leur licence en 2027. La première s'est orientée sur les sciences de l'éducation tandis que la deuxième étudie la psychologie.
La troisième fille engagée dans un cursus de licence licence de sociologie. Elle souhaite devenir avocate mais en raison du faible nombre de places offertes pour ces études, elle n'a pas pu être sélectionnée lors des deux premières sélections ; en attendant qu'éventuellement, une place se libère, elle est donc inscrite en licence de sociologie. Son diplôme de licence de sociologie devrait être obtenu en 2028 ; mais si elle est finalement acceptée en faculté de droit, c'est en 2029 qu'elle serait diplômée.
Une fille termine son master.
En 2025, cette jeune fille sera diplômée d'un master en travail social. Sous réserve de pouvoir lui assurer un salaire (le salaire moyen de démarrage est de l'ordre de 2000 € par an), ce serait une parfaire recrue pour l'orphelinat.
Les 14 autres filles sont encore en pré-université.
Neuf filles entrent en standard 11 et deux sont passées en standard 12 (fin de lycée).
Enfin, trois filles ayant des difficultés d'apprentissage sont inscrites dans un programme NIOS - National Institute of Open Schooling (standard 11 pour 2 et standard 12 pour la dernière).
Ce programme, dispensé par des établissements agréés, a été promu et est soutenu par le Ministère de l'Éducation de l'Inde ; il offre à ces enfants des moyens alternatifs d'apprentissage ainsi qu'une formation professionnelle (la jeune fille inscrite en standard 12 se forme à la couture).
Ne ménagez pas vos encouragements à toutes ces jeunes pensionnaires de l'orphelinat qui, grâce à l'éducation, pourront se construire un bel avenir et contribuer à sortir leurs familles et leurs communautés de la situation sociale qui est actuellement la leur.
Un flash sur toutes les filles hébergées actuellement à l'orphelinat ... Ôtez les encadrantes et les petites ... et vous verrez nos 23 jeunes étudiantes sur cette photo.
Françoise
mardi 10 septembre 2024
Activités de début septembre à l'orphelinat
Tout au long de l'année, la vie à l'orphelinat est ponctuée par des événements. En ce début septembre, les enfants ont participé à la journée nationale des enseignants (Teacher's Day) et à une compétition organisée par le Rotary Club de Pondichéry.
Dans plusieurs pays et en particulier en Inde, tous les 5 septembre est célébrée la Journée des enseignants. Cette date correspond à l'anniversaire de naissance du Dr Sarvepalli Radhakrishnan (5 septembre 1988) dans le sud de l'Inde (Andhra Pradesh). Professeur de philosophie, connu internationalement pour ses travaux sur l'intégration des traditions philosophiques occidentale (chrétienne) et orientale (hindoue), spécialiste des religions comparées, le Dr Radhakrishnan a été représentant de son pays à l'UNESCO et président de l'Inde de 1962 à 1967.
C'est sous l'impulsion du Dr Radhakrishnam que la célébration a été mise en place. En reconnaissance du rôle central des enseignants dans le façonnement de la société, ces journées comprennent des programmes culturels, des réflexions et diverses activités.
Aussi, le 5 septembre, dans la maison des filles et la maison des garçons on a fêté les éducateurs qui interviennent à l'orphelinat.
Des discours ...
Un public attentif ...
Des cadeaux pour ceux et celles qui participent à l'éducation des enfants ...
Le dimanche 8 septembre 31 enfants de l'orphelinat (21 garçons et 10 filles) ont participé à une compétition organisée par le Rotary Club de Pondichéry à l'école privée Wiseman School. Les enfants concourraient par niveau en dessin/peinture, écriture et rédaction sur le thème de l'environnement.
Les enfants posent devant l'école.
On leur explique les règles du concours.
Et c'est parti pour une heure.
Les résultats seront publiés d'ici quelques jours.
Françoise
jeudi 8 août 2024
Sensibilisation aux dons d'organes
L'équipe de direction de l'orphelinat est toujours engagée dans les grands enjeux de la société indienne.
C'est ainsi que le 3 août, les filles ont participé à une journée sur les dons d'organes en Inde, sous la présidence d'une personnalité, en l'occurrence le Docteur Sakshy P .
Un kolam explicite a été dessiné sur le seuil.
Dans toute l'Inde, ce jour là était dédié à sensibiliser la société aux grands problèmes de transplantation d'organes dans ce pays.
En effet, si l'Inde est le troisième pays, après l'Australie et la Chine, en termes de transplantation d'organes dans le monde avec environ 18 000 actes par an, ses efforts sont très en-dessous des besoins de la population. Si 11 200 greffes de reins, opération la plus fréquente, ont été réalisées en 2023, les demandes cette même année s'élevaient à plus de 200 000 (source The Lancet Regional Health South Asia, 22/2/2024).
De nombreux facteurs entrent en compte.
Le pays manque d'infrastructures et d'équipes qualifiées permettant de faire des transplantations. Notons que le Tamil Nadu s'est montré pionnier dans ce domaine et compte plusieurs hôpitaux réputés. Aussi, la majorité des greffes sont réalisées dans le secteur privé ce qui rend le coût inabordable pour une grande partie de la population. Un article publié le 3 août cite le cas d'une famille qui s'est endettée à vie pour financer d'une part, l'opération de son fils et d'autre part, les 25 000 roupies (environ 275 €) par mois pour les médicaments.
Les organes greffés sont prélevés sur une personne décédée sous réserve d'un accord préalable de la famille et/ou de la personne elle-même ou via un don d'une personne vivante.
En 2022, sur environ 15 500 transplantations, moins de 20% des organes greffés venaient d'une personne décédée. Méfiance vis-à-vis du système de santé, croyances culturelles et religieuses (par exemple, la crainte que l'organe du donneur d'une caste inférieure à celle du receveur implique un mauvais karma pour ce dernier, etc.) font que le taux d'organes provenant de personnes décédées est très faible en Inde : 0,7 pour un million par rapport au 48 par million de l'Espagne, 44,5 par million des USA et 25,8 par million de la France(source Statista).
Là aussi, le Tamil Nadu et le Telangana font mieux que la moyenne nationale (1,8 par million).
Plus de 80% des dons d'organes venaient en 2022 de personnes vivantes. Là encore, une inégalité liée à la structure sociale et familiale indienne apparait. D'après un article écrit à partir d'une enquête réalisée en 2021, 80 % des donneurs vivants sont des femmes alors que moins de 20% des receveurs d'un organe provenant d'un donneur vivant sont des femmes. Certes, le facteur de risque (foie, reins) est plus élevé chez les hommes et induit sans doute plus de besoin chez les hommes que chez les femmes mais le conditionnement social des femmes est un facteur important de ce déséquilibre.
En Inde, il y a donc urgence à sensibiliser la population à ce problème. C'est pourquoi, le 3 août, des interventions ont lieu dans les écoles, des articles paraissent dans la presse et les réseaux sociaux sont mis à contribution.
Les filles de l'orphelinat ont préparé un travail sur le sujet. Un jury a écouté leurs exposés.
Des fleurs ont été offertes à l'invitée qui a assuré la présidence de la journée.`
Et la journée se termine comme d'habitude par une photo de groupe.
Enfin, dernière information transmise par Alice, l'invité d'honneur de la journée est une personne transgenre.
Françoise.
mardi 16 juillet 2024
Célébration de Perunthalaivar Kamarajar dans la maison des filles
Le 14 juillet, les pensionnaires de la maison des filles à T.N. Palayam ont célébré l'anniversaire d'un grand homme politique de l'Inde du Sud, Perunthalaivar Kamarajar.
Portrait de Kamarajar sur un timbre indien de 1976 - Source Wikipedia (https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Fichier:K_Kamaraj_1976_stamp_of_India.jpg) |
Kamarajar (ou Kamaraj) est né le 15 juillet 1903 à Virudhunagar, petite ville du Sud de l'état du Tamil Nadu. Son père vendait les savoureuses noix de coco qu'on trouve sur tous les marchés et le long des routes du sud de l'Inde.
Il a abandonné l'école à l'âge de 12 ans et a milité très tôt dans la lutte pour l'indépendance de l'Inde. À 16 ans, il rejoint le Parti du Congrès National Indien. Ses activités indépendantistes lui ont valu d'être emprisonné plusieurs fois avant 1947. À partir de l'indépendance, il continue à s'engager dans la vie politique indienne.
Il a été plusieurs fois Ministre en Chef de l'état du Tamil Nadu et, à ce titre a eu un rôle majeur dans le développement économique de cet état du Sud de l'Inde et, ce qui est particulièrement important dans la réforme système éducatif. Il a remis en service 6000 écoles qui avaient été fermées et en a créé 12000 nouvelles afin que chaque enfant puisse trouver un établissement d'accueil proche de chez lui. Pour inciter les parents à laisser leurs enfants venir étudier et pour lutter contre la malnutrition, il a instauré le programme Midday Meal Scheme (repas de midi gratuit pour tous dans les écoles). L'école publique est devenue gratuite pour les enfants jusqu'à 11 ans. Il a également imposé les uniformes à l'école primaire publique pour éliminer les distinctions basées sur la caste et la classe et en a assuré la gratuité. Ses actions en faveur de l'éducation ont conduit au niveau élevé d'alphabétisation dans l'état du Tamil Nadu.
C'est donc Kamaraj que les filles de l'orphelinat ont honoré le 14 juillet.
Un logo a été créé.
De belles invitations ont été envoyées.
et un programme a été établi.
Quelques dessins sur un tableau et un beau Kolam accueillent les invités.
Puis les enfants entonnent l'hymne du Tamil Nadu le Tamil Thai Valthu. Vous pouvez écouter une version de cet hymne ici.
Discours, chants, musique, récitation de poésie et danses se succèdent.
Une compétition de quiz avait été organisée parmi les enfants et le premier prix prix a été décerné à Bavana Sri.
Et la fête se termine par une photo de groupe.
C'est alors le moment d'entonner l'hymne national indien. Pour ceux qui ne l'aurait plus en tête, vous pouvez en retrouver une très belle interprétation ici.
Françoise
- https://en.wikipedia.org/wiki/K._Kamaraj
- Dans le Madras Courier du 3 octobre 2023 "How Kamaraj Pioneered The Mid Day Meal Scheme" (https://madrascourier.com/biography/how-kamaraj-pioneered-the-mid-day-meal-scheme/)
- Dans le Times of India du 18 juillet 2009 "Why everyone continues to love 'action hero' Kamaraj" (http://timesofindia.indiatimes.com/articleshow/70268363.cms?utm_source=contentofinterest&utm_medium=text&utm_campaign=cppst)
- L'article "To regain lost glory, Congress needs a Kamaraj as its leader" paru dans The Pionneer du 25 juillet 2019 mentionne qu'à sa mort Kamaraj a laissé seulement 130 roupies, deux paires de sandales, quatre chemises, quatre dhotis, une vieille montre, six ustensiles de cuisine et quelques livres.