C’est dans le petit village de Palayam, niché au milieu des rizières que se situe la maison des filles. C’est une vieille maison traditionnelle qui s’organise autour d’un patio débordant de plantes vertes.
Les petites sont rentrées de l’école, nous croisons la professeure de musique qui vient de terminer sa leçon. Les filles chantent sous la direction de l’une d’entre elles : mouvement des bras marquant le rythme, yeux brillants, sourires, magie de la musique. Cours de chants, de veena, leçons de danse, pratique du yoga sont au programme pour les 50 filles qui sont hébergées à Palayam. Pour Alice, ce sont des activités indispensables à un développement équilibré des filles. À la fin de notre séjour, nous avons d’ailleurs été conviées à un spectacle de danse donné par des filles souriantes, chatoyantes dans leurs costumes colorés et parfaitement bollywoodiennes.
Les grandes arrivent de leur école privée de Pondichéry. Les choses sont sérieuses et, pour elles, les journées sont longues. Elles sont 5 en cycle pré-universitaire se destinant à des carrières dans le commerce ou dans la santé. Alice est fière d’elles et elle se bat pour réunir les fonds afin de leur préparer un futur où elles puissent trouver leur place dans la société indienne avec bonheur, équilibre, autonomie. C’est un beau projet pour lequel l’antenne de Nancy souhaite se battre aux cotés d’Alice.
Derrière la maison, nous voyons un rêve qui sort de terre. Les fondations de l’atelier de couture sont terminées. Une allée est tracée pour que les femmes du village aient accès à l’atelier de manière indépendante. Alice a déjà mis une option pour un lot de briques au moment où leur cours était le plus bas et elle a trouvé à Chennai des portes et des fenêtres à un tarif raisonnable. Avec l’aide d’Adonis Mathurin qui va faire participer l’association de Montbéliard à hauteur de la moitié de la somme, nous avons fait parvenir à l’orphelinat 6000 € cet automne pour démarrer au plus tôt le bâtiment lui-même (murs, escalier, toilettes). Il restera l’an prochain à poser une dalle pour le toit et terminer électricité, plomberie, peinture, etc.
En sortant, nous découvrons, dans la rue, apposée sur le mur de la maison, une boîte aux lettres. C’est une marque de la générosité d’Alice et de Maran. Palayam n’a pas de poste ; pour aider les villageois, Alice a installé dans l’entrée de la maison une table proche d’une fenêtre donnant sur l’extérieur, une chaise, une petite armoire ; c’est là que réside dorénavant le bureau de poste du village.
Françoise Simonot-Lion, Agnès Volpi - août 2013