Nous avons reçu des nouvelles d'Alice. Maran, son mari, et le directeur du foyer APRES ont eu un petit accident de moto. Pas trop de dégâts, de belles contusions et tous deux se rétablissent rapidement.
La situation sanitaire à Pondichéry
Le 18 mai, le pic de la deuxième vague de Covid-19 qui a touché l'Inde atteignait Pondichéry. Depuis, l'épidémie a reflué rapidement pour atteindre un plateau d'environ 200 nouveaux cas quotidiens. À ce jour, depuis le début de la pandémie à Pondichéry, les sources officielles font état de 91674 personnes atteintes par la Covid-19 (un peu plus de 10% de la population) dont 1396 en sont décédées. La pression sur les hôpitaux du district de Pondichéry diminue et, pour la première fois depuis mai, des lits de réanimation sont de nouveau disponibles et la moitié des lits équipés de masques à oxygène sont libres.
Le variant Delta Plus - Une possible troisième vague
Mais, alors que la situation semble se stabiliser et continuer de montrer une tendance à la décroissance du nombre de contaminations, une mutation du variant Delta (variant indien) a fait son apparition dans l'état du Maharashtra (Bombay). Ce variant serait plus résistant aux anticorps. Lors de l'arrivée de la deuxième vague causé par le variant Delta, le gouvernement indien a été pris de vitesse (manque d'oxygène, système de santé mal préparé, lenteur de la vaccination, etc.). Aussi, dès le vendredi 25 juin, il a, indépendamment des consignes de l'OMS, qualifié le Delta Plus de « préoccupant » et demandé aux états et territoires de la fédération de mettre rapidement en œuvre des procédures sanitaires adaptées.
Voir le texte complet sur le site du gouvernement |
Pour l'instant, le Delta Plus a été identifié chez peu de malades (moins de 50 personnes principalement au Maharashtra). Déjà dans ces états, des consignes strictes sont appliquées dans certaines zones (restrictions sur les ouvertures des magasins, séquençage systématique des échantillons de tests, etc.)
Article de l'Hindustan Times du 28 juin 2021 |
Certains acteurs du secteur médical indien prédisent l'arrivée d'une
troisième vague cet été. Dans cette perspective il a été demandé à Alice
de renvoyer lorsque c'était possible des enfants dans leurs familles. En effet, selon certaines rumeurs, cette prochaine vague devrait toucher surtout les
enfants. Plusieurs états, dont le Territoire de Pondichéry et le Tamil
Nadu, ont adressé des consignes aux familles et aux foyers d'enfants (voir article "Une troisième vague de Covid-19 à Pondichéry ?")
Mais plusieurs scientifiques dont le directeur de Institute of Genomics and Integrative Biology (CSIR) Anurag Agrawal ou l'épidémiologiste indien Chandrakant Lahariya tempèrent le catastrophisme actuel. Pour eux, le variant Delta Plus ne différera pas du Delta quant à la contagiosité.
Voir l'article complet sur The Hindu |
Le professeur Lahariya signale également que vraisemblablement 60% de la population a acquis une immunité soit par une infection au Covid-19 soit par la vaccination. (voir son interview sur la chaîne indienne TV9news). Il dément également le fait que les enfants seraient dorénavant plus touchés dans cette troisième vague.
Quelques nouvelles de l'orphelinat
Les enfants en-dessous de 14 ans (niveaux 1 à 9) passent automatiquement dans la classe supérieure sans examen. Selon l'évolution de la situation sanitaire, les enfants des niveaux 10, 11 et 12 retourneront en classe pour la prochaine année scolaire.
Nous saurons la semaine prochaine quelles sont les filles qui poursuivent leurs études au lycée et au-delà du bac. L'antenne de Nancy se mobilise pour les soutenir et nous connaitrons donc rapidement le coût des inscriptions.
Les 9 élèves infirmières vont bientôt entamer leur nouvelle année (ce sera la dernière pour Pushpa, Sivasakthi, Prema, Vinothini, Nijyalakshmi et l'avant-dernière pour Jothi Lakshmi, Malarvizhi, Gomathi et Hamawathy). Toutes ont déjà reçu la deuxième dose de vaccin.
Enfin, un autre point positif. Les jeunes étudiantes qui ont plus de 18 ans n'ont plus le droit, d'après la loi indienne, de loger avec des enfants mineurs qui ne sont pas de leur famille. Aussi, Alice a décidé de leur construire un lieu de vie (dortoir et sanitaires) à la place de ce qui devait devenir l'atelier de céramique qui lui sera aménagé dans le foyer des garçons. L'antenne de Nancy avait commencé à financer cette construction pour 11 500 €. Les murs sont montés, les fenêtres et les portes sont déjà achetées, les piliers de soutènement sont construits. Ce sera l'antenne de Montbéliard qui soutiendra le reste des travaux. Il reste à couler une dalle de toit, poser grilles, portes et fenêtres, prolonger l'escalier jusqu'au toit, installer une terrasse et les sanitaires sur le toit, réaliser les finitions (électricité, plomberie, peintures intérieures et extérieures). Un ingénieur vient visiter le bâtiment pour faire un devis précis et les travaux devraient commencer rapidement afin de pouvoir y héberger les filles à la fin de l'année.
Françoise Simonot-Lion