Centre d'accueil pour enfants orphelins

Dans la région de Pondichéry (district de Pondichéry et état du Tamil Nadu) un centre d'accueil pour enfants abandonnés a été créé en 1991 par une jeune indienne. Une première maison a été établie pour héberger des garçons dans les faubourgs de Pondichéry. En 2009, une deuxième maison a vu le jour pour accueillir des filles dans un village sis au milieu d’une campagne verdoyante. En 2018, un foyer pour enfants gitans, APRES HOME, est intégré au centre.
L’association française Les Orphelins de Pondichéry soutient ce centre depuis 2005.

lundi 10 novembre 2025

Les sujinis du Bihar. Quand les broderies racontent une histoire ...

 

 

Le Bihar

Dans le nord-est de l’Inde, à la frontière du Népal, le Bihar compte parmi les états les moins développés de l’Inde moderne. Et pourtant, c’est dans cet état que sont nées deux des plus grandes religions de l’Inde : le bouddhisme et le jaïnisme entre le 6ème et le 5ème siècle avant J.C. Plus près de nous, c’est du village de Champaran au Bihar que le Mahatma Gandhi lança le premier mouvement de désobéissance civile en 1917 contre les pratiques imposées par les planteurs britanniques aux cultivateurs de l’indigo.

 

Actuellement les deux principales religions du Bihar sont l’hindouisme et l’islam. Les biharis restent très attachés à leurs traditions culturelles et religieuses. C’est dans cet état pratiquement ignoré du tourisme que nous avons découvert des traditions anciennes entièrement aux mains des femmes. Si les peintures de Mithila (Voir l’ouvrage L’art du Mithila, de Yves Véquaud aux Presses de la Connaissance, Paris, 1976), initialement réalisées sur les murs dans les villages autour de Madubani, ont eu une certaine reconnaissance en occident (, les broderies sujinis y sont peu connues. Et pourtant, elles nous content avec tendresse la vie des femmes dans une région rurale du Bihar.

Les sujinis du Bihar

Dans le village de Bhusra, depuis le 18ème siècle, les femmes perpétuent la tradition du sujini (ou sujani). Les sujinis servaient de couverture aux nouveau-nés. Le terme sujini vient de su (faciliter) et jani (naissance). Initialement, ils étaient faits de pièces de vieux saris, superposés et piqués, parfois garnis de tissus déchirés pour donner de l’épaisseur à la couverture. Celle-ci était alors souvent rebrodée de motifs symbolisant les forces divines aussi bien que la vie des femmes dans les villages. Cette technique s’est transmise de génération en génération. En 1988, une travailleuse sociale, Nirmala Devi a contribué à faire renaitre cet art qui a bénéficié en 1919 du label d'excellence de l'UNESCO. Actuellement quelques coopératives perpétuent la technique du sujini, permettant à environ 600 femmes de 22 villages autour de Bhusra de gagner leur indépendance financière. 

Pour découvrir cet artisanat, par un petit matin froid et brumeux, nous nous sommes rendus dans la région de Bhusra où au bout d’un chemin de terre chaotique, nous avons trouvé un de ces ateliers.
Passés le portail, nous nous retrouvons dans une petite cour de terre battue ; nous longeons une jolie maison au toit de chaume et aux murs blancs décorés de fresques qui reprennent les motifs traditionnels des broderies.


 Au fond de la cour, sous l’auvent d’une maison, règne une joyeuse ambiance. Assises sur une natte, les brodeuses nous accueillent penchées sur leurs tambours à broder.  



À gauche, une jeune femme brode un sari de soie mauve. C’est tout une histoire qui se déroule sur cette pièce de tissu de plus de 5 m. Le pallu, la partie qui se déploie sur les épaules et que les indiennes laissent pendre ou drapent sur leur tête, est terminé. La responsable de l’atelier dessine à main levée la suite de l’histoire qui sera ensuite brodée.


 

De merveilleux saris, châles, couvertures sont produits dans cet atelier. Les motifs illustrent le quotidien de ces femmes qui se représentent toujours de profil, la tête voilée et l’œil ourlé de khôl, vêtues de saris ou tuniques de couleurs vives. 

La maison est un des motifs qui se retrouvent sur la plupart des ouvrages. Un récipient y figure souvent à l’intérieur. La maison s’ouvre sur la cour par une porte, la présence d’escalier montre que les maisons du village sont toutes surélevées.

Les scènes sont éclairées par un soleil éclatant. Dans la tradition populaire de la région, soleil et nuage représentent le processus de la vie. 

 La nature est également toujours présente.

Les animaux de la forêt ...


 Les oiseaux ...

 La rivière tient une place très importante dans ces communes rurales et, parmi les motifs animaliers, ceux qui illustrent la faune aquatique sont particulièrement mis en valeur. Outre les poissons, escargots et grenouilles habitent ces lieux, sans oublier les serpents, créatures sacrées.

 Les sujinis illustrent aussi les travaux de ces femmes : la corvée d'eau, le ramassage du bois qui servira de combustible pour cuire le repas de la famille, la récolte des mangues, … 



 La broderie peut aussi montrer des instants d'intimité au cœur de la famille comme cette scène où une mère coiffe sa fille.

Enfin, les événements marquants de la famille vont également se trouver immortalisés, tel cette magnifique cérémonie de mariage.

 L'art de ces brodeuses nous offre un témoignage émouvant de leur vie dans ce petit village. 

Au-delà de ces broderies figuratives, les femmes de cet atelier explorent des motifs géométriques pour réaliser des couvertures ou des châles.


Actuellement la broderie sujini bénéficie en Inde d'une Indication Géographique Protégée, qui protège les savoir-faire et les techniques traditionnelles de cet artisanat. Depuis la création de coopératives au sein de plusieurs villages de la région de Bhusra, elle a offert une indépendance financière à des femmes qui souvent n’étaient pas autorisées à quitter leur domicile et se trouvaient écartées du marché du travail. 

En racontant leur histoire par la broderie, les femmes se libèrent du poids d'une vie qui peut être difficile : mariage précoce, violence au sein du foyer, ségrégation sociale des sexes (le purdah) qui cloitre les femmes à la maison, travaux pénibles qui incombent aux femmes dans la famille, etc.  La coopérative leur offre un lieu où elles se retrouvent, partagent leurs soucis écoutent les autres, échangent des conseils et s'allègent sans doute de leurs problèmes, assises en rond autour de la bienveillance d'une "maître" de broderie, responsable de l'atelier.

Vous pouvez vous procurer des châles reprenant certaines techniques des sujinis du Bihar (patchworks de soie et/ou tissus surpiqués) sur le stand des Orphelins de Pondichéry lors des diverses manifestations de solidarité internationale organisées à Nancy, Lunéville ou Besançon.

Nous disposons également de quelques petits sujinis originaux du Bihar qui racontent la vie des femmes. Ils sont présentés ici. Vous pouvez, si vous le désirez, en commander en écrivant à l’adresse orphelinspondichery-nancy@gmail.com. 

 

Françoise et Matthieu 

mardi 28 octobre 2025

Nos rendez-vous de fin d'année 2025

Les Orphelins de Pondichéry vous attendent sur leurs stands lors des manifestations suivantes.

* Le traditionnel Marché du Monde Solidaire organisé par GESCOD (Grand Est Solidarité et Coopération pour le Développement) au Conseil Départemental de Meurthe-et-Moselle aura lieu cette année les 15 et 16 novembre. 

 
Au programme de cette manifestation de nombreuses animations pour petits et grands sont prévues. Vous pouvez découvrir le programme sur le document à télécharger ici
 

* Le week-end suivant (22-23 novembre 2025), le Festival des Solidarités se déroulera à la salle Le Réservoir à Lunéville.


La encore, un programme riche et de nombreux stands de solidarité internationale vous attendent. Pour plus d'informations, le programme est à télécharger ici.
 
* À la fin de l'année, le Marché Solidaire de Noël accueillera les associations de solidarité internationale sur la Place Saint Jacques à Besançon. Les Orphelins de Pondichéry y seront présents du mercredi 17 au dimanche 21 décembre. L'antenne de Nancy assurera la présence sur le stand du vendredi au dimanche.
Plus de détails sur le programme de cette manifestation sont disponibles ici
 
Venez nombreux pour échanger sur nos actions lors de ces événements, soutenir nos projets en Inde et profiter des produits indiens nouvellement arrivés.  
 
Enfin, comme chaque année, le groupe de Montbéliard vous propose à terminer joyeusement l'année 2025 lors d'un réveillon gastronomique, musical et dansant. 

 

Et si vous voulez charmer un amateur de poésie, ne manquez pas de lui offrir ce beau livre de poèmes écrit par une fidèle amie des Orphelins de Pondichéry et édité en 2025 aux Éditions du Panthéon. Vous pouvez vous le procurer ici.


 

Françoise et Agnès

vendredi 24 octobre 2025

Début d'automne à l'orphelinat

Durant les mois de septembre et octobre, les enfants de l'orphelinat ont participé à plusieurs événements.

Des garçons de l'orphelinat se sont engagés dans une manifestation organisée par le gouvernement de Pondichéry pour la prévention du suicide dans le cadre d'un grand programme nationale sur la santé mentale. Ce problème est traité avec attention par la direction de l'orphelinat car les enfants qui y sont hébergés ont tous une histoire difficile et une psychologue vient régulièrement dans les foyers pour discuter avec les enfants. 



Pendant ce temps, chez les filles, une journée dédiée au sport a été sponsorisée par le club Rotary "French City".  Les filles, une fois de plus ont déployé une belle énergie.



 

Un esprit sain dans un corps sain ... Une semaine plus tôt elles avaient participé à une exposition de travaux scientifiques. Les filles de l'orphelinat y ont gagné des prix.

 


Chez les garçons, Veeramani est déjà diplômé d'un Bachelor of Arts et suit actuellement un Master of Arts. Il s'est spécialisé en musique traditionnelle de l'Inde du Sud et plus particulièrement étudie la pratique du mrigandam (percussion indienne). Il est de plus en plus souvent invité pour des concerts.

Plusieurs garçons et filles de l'orphelinat se destinent au métier d'infirmier/infirmière. Ils sont inscrits dans des collèges privés adossés à des hôpitaux reconnus de la région de Pondichéry, où ils sont assurés de recevoir une formation sérieuse. Tous les ans l'association SNAI (Student Nurses Association of India - association des étudiants/étudiantes infirmiers/infirmières de l'Inde - https://www.snaionline.org/) organise un concours où les étudiants sont en compétition dans la série "poster" ou "article". Ce concours se déroule dans chaque état/territoire de l'Inde, puis dans un deuxième temps les lauréats de chaque état/territoire entrent en compétition au niveau national.

Cette année, un garçon de l'orphelinat, J. Mickael, a obtenu le premier prix dans la catégorie "poster" pour le territoire de Pondichéry. Il affrontera les étudiants des autres états/territoires en novembre à Pune dans l'état du Maharashtra.


 ... Dans un tout autre registre, en septembre dans le cadre de la journée nationale du tourisme, s'est déroulé un concours de statues de sable sur la plage de Pondichéry. Une équipe de jeunes du foyer des garçons a participé à la compétition. Ils n'ont pas gagné le premier prix mais ont obtenu un lot de consolation, agrémenté d'une somme de 3500 roupies indiennes, soit environ 35 €.

Voici leur œuvre :


 

Si on compare aux statues réalisées par d'autres artistes à cette occasion (à voir sur la page Youtube ici), nos jeunes garçons n'ont pas démérité. 

 Françoise (et Alice) 

 

jeudi 23 octobre 2025

La dalle de toit de l'école est posée.

En avril de cette année, les murs de l'école étaient montés. Les poutres du toit étaient posées.

À Pondichéry et plus généralement sur la côte de Coromandel, mai et juin sont les mois les plus chauds de l'année avec des températures qui oscillent entre 30 et 35 degrés. Les nuits restent chaudes. Juillet et août voient une légère baisse des températures mais c'est seulement en septembre que le climat redevient agréable. À partir d'octobre, la saison des pluies s'installe et peut durer jusqu'à Noël.

Il restait donc le mois de septembre pour couler la dalle de toit. Ce qui fut fait et à la fin du mois, le gros œuvre du bâtiment était terminé.

Des échafaudages sommaires ont été montés. 

 



Les coffrages sont placés au-dessus des murs.


 

Les armatures du béton sont posées.




 

La bétonnière est prête.




C'est beau une bétonnière dressant ses bras dans le soleil éclatant de l'Inde du Sud !

 Au petit matin, tout est prêt pour couler la dalle.

 

 

Et c'est parti ... 


 

Le gros œuvre du bâtiment est presque terminé. Il reste une rampe d'accès à la véranda.

... et ensuite : peintures extérieures, intérieures, traitement du plafond, revêtement de sol, pose de carrelage au mur sur 1 m. de haut,  pose des portes et fenêtres, achat et pose de trois portes d'accès au bâtiment, achat et pose des grilles de protection des ouvertures des classes, ..., les travaux d'électricité et de plomberie.

 Françoise (et Alice)