Il y a une semaine, nous quittions une France glaciale pour tomber dans la chaleur humide de l'Inde du Sud (25 degrés à minuit).
Nous rendons rapidement visite à Alice qui, ce jour là, nous a semblé particulièrement démoralisée. En effet, depuis plusieurs semaines, les inspections mandatées par le gouvernement de Delhi déferlent sur les ùùaisons gérées par notre partenaire en Inde
Alice doit faire face à une succession de technocrates du nord de l'Inde qui n'ont que peu de connaissance de la situation réelle des enfants ainsi que de la gestion d'un tel établissement.
Facteur aggravant, Alice est chrétienne dans un pays dont une personnalité politique a dit récemment que tout indien devait être hindou. Et ce, même si l'orphelinat n'est pas un établissement confessionnel où les hindous, les musulmans et les chrétiens partagent ce lieu. De plus, comme toutes les ONG situées en Inde, l'état indien est conscient qu'une part importante de leur budget est assuré par l'étranger.
Même si on peut comprendre que des vérifications sur la bonne gestion, de saines pratiques d'hygiène et le souci d'une bonne éducation et du bien-être des petits soient mises en place dans les structures accueillant des enfants, ces multiples inspections sont vécues ici comme du harcèlement. Les remarques qui ont été faites à notre partrenaire laissent pantois. Un des inspecteurs a, par exemple, soutenu que, en rentrant de l'école, les enfants devaient jouer pendant deux heures, puis regarder la télévision pendant une heure, et seulement après faire leur devoirs ! Tout ça porterait la douche à 20h30, le repas au mieux à 21h et le coucher à 22h au lieu de 20h comme actuellement. Dans le même ordre d'idée, il faudrait une visite médicale par enfant tous les 15 jours. Pas très facile à mettre en œuvre pour 300 gamins et sans intérêt pour des enfants au-delà de 5 ans, dès qu'ils paraissent en bonne santé.
En bref, Alice est lasse de recevoir jusqu'à deux inspecteurs par semaine et de passer des journées à justifier son action plutôt qu'à s'occuper concrètement des enfants.
Heureusement, cette semaine est faste. Pas de visites impromptues téléportées depuis la capitale. Alice a enfin du temps pour les enfants ... et pour nous.
C'est ainsi que mercredi vers 16h, nous avons réuni des hôtes français et canadiens de la guesthouse où nous logeons et sommes partis visiter les trois foyers avec Alice et Maran.
Première étape à la maison des garçons où Alice a raconté l'aventure de l'orphelinat depuis son tout début.
Ensuite, ce fut le traditionnel circuit dans le réfectoire, les dortoirs, l'atelier où les garçons s'initient au travail du bois, à l’électricité, ... Les visiteurs admirent la propreté et l'ordre qui règnent dans toutes les pièces et dans la cour.
Enfin, nous découvrons la pâtisserie tout nouvellement terminée. Nous repartons avec des confitures élaborées sous la direction de trois françaises venues en janvier à Pondichéry. Celles-ci ont rédigé, pour les enfants, un magnifique livre de recettes de gâteaux qui prélude à de savoureux goûters. Le livre, tel une précieuse Bible, est soigneusement gardé sous clé ...
Les petits qui rentrent de l'école entourent Genny et Alice. Genny est émerveillée par leurs sourires et leur joie de vivre.
La séance, chez les garçons, se termine par un show improvisé de la chorale des petits. À leur regard concentré, on sent tous les efforts que leur a coûté la mémorisation des trois chansons dont ils nous ont fait profiter.
Mais la nuit tombe vite et il est temps de partir chez les filles à Palayam. Lorsque nous arrivons, les filles sont sérieusement penchées sur leurs devoirs car un examen blanc doit avoir lieu bientôt. Nous sinuons entre les filles sans les déranger pour atteindre la cour où mangent déjà les plus jeunes. Alice nous présentent les jeunes filles qui sont entrées à l'université ainsi que celles qui sont en pré-université. Nous ne nous attardons pas pour ne pas troubler cette atmosphère studieuse et regagnons Pondichéry.
Au terme de ce circuit, nos visiteurs n'ont pas tari d'éloges sur ce qu'ils avaient vu : des maisons propres et bien gérées, des enfants heureux, une ambiance sereine et un projet d'avenir pour tous ces jeunes. Ils ont fait de très généreux dons. Mais plus important, ils se sont engagés à apporter leur soutien à notre partenaire dès leur retour chez eux.
Ce matin, au petit-déjeuner de la guesthouse, les conversations bruissaient encore du souvenir des enfants.
Françoise Lion-Simonot et Matthieu de Lamarzelle (et pour les photos des filles Nicole Paul)
Nous rendons rapidement visite à Alice qui, ce jour là, nous a semblé particulièrement démoralisée. En effet, depuis plusieurs semaines, les inspections mandatées par le gouvernement de Delhi déferlent sur les ùùaisons gérées par notre partenaire en Inde
Alice doit faire face à une succession de technocrates du nord de l'Inde qui n'ont que peu de connaissance de la situation réelle des enfants ainsi que de la gestion d'un tel établissement.
Facteur aggravant, Alice est chrétienne dans un pays dont une personnalité politique a dit récemment que tout indien devait être hindou. Et ce, même si l'orphelinat n'est pas un établissement confessionnel où les hindous, les musulmans et les chrétiens partagent ce lieu. De plus, comme toutes les ONG situées en Inde, l'état indien est conscient qu'une part importante de leur budget est assuré par l'étranger.
Même si on peut comprendre que des vérifications sur la bonne gestion, de saines pratiques d'hygiène et le souci d'une bonne éducation et du bien-être des petits soient mises en place dans les structures accueillant des enfants, ces multiples inspections sont vécues ici comme du harcèlement. Les remarques qui ont été faites à notre partrenaire laissent pantois. Un des inspecteurs a, par exemple, soutenu que, en rentrant de l'école, les enfants devaient jouer pendant deux heures, puis regarder la télévision pendant une heure, et seulement après faire leur devoirs ! Tout ça porterait la douche à 20h30, le repas au mieux à 21h et le coucher à 22h au lieu de 20h comme actuellement. Dans le même ordre d'idée, il faudrait une visite médicale par enfant tous les 15 jours. Pas très facile à mettre en œuvre pour 300 gamins et sans intérêt pour des enfants au-delà de 5 ans, dès qu'ils paraissent en bonne santé.
En bref, Alice est lasse de recevoir jusqu'à deux inspecteurs par semaine et de passer des journées à justifier son action plutôt qu'à s'occuper concrètement des enfants.
Heureusement, cette semaine est faste. Pas de visites impromptues téléportées depuis la capitale. Alice a enfin du temps pour les enfants ... et pour nous.
C'est ainsi que mercredi vers 16h, nous avons réuni des hôtes français et canadiens de la guesthouse où nous logeons et sommes partis visiter les trois foyers avec Alice et Maran.
Première étape à la maison des garçons où Alice a raconté l'aventure de l'orphelinat depuis son tout début.
Ensuite, ce fut le traditionnel circuit dans le réfectoire, les dortoirs, l'atelier où les garçons s'initient au travail du bois, à l’électricité, ... Les visiteurs admirent la propreté et l'ordre qui règnent dans toutes les pièces et dans la cour.
Enfin, nous découvrons la pâtisserie tout nouvellement terminée. Nous repartons avec des confitures élaborées sous la direction de trois françaises venues en janvier à Pondichéry. Celles-ci ont rédigé, pour les enfants, un magnifique livre de recettes de gâteaux qui prélude à de savoureux goûters. Le livre, tel une précieuse Bible, est soigneusement gardé sous clé ...
Les petits qui rentrent de l'école entourent Genny et Alice. Genny est émerveillée par leurs sourires et leur joie de vivre.
La séance, chez les garçons, se termine par un show improvisé de la chorale des petits. À leur regard concentré, on sent tous les efforts que leur a coûté la mémorisation des trois chansons dont ils nous ont fait profiter.
Mais la nuit tombe vite et il est temps de partir chez les filles à Palayam. Lorsque nous arrivons, les filles sont sérieusement penchées sur leurs devoirs car un examen blanc doit avoir lieu bientôt. Nous sinuons entre les filles sans les déranger pour atteindre la cour où mangent déjà les plus jeunes. Alice nous présentent les jeunes filles qui sont entrées à l'université ainsi que celles qui sont en pré-université. Nous ne nous attardons pas pour ne pas troubler cette atmosphère studieuse et regagnons Pondichéry.
Au terme de ce circuit, nos visiteurs n'ont pas tari d'éloges sur ce qu'ils avaient vu : des maisons propres et bien gérées, des enfants heureux, une ambiance sereine et un projet d'avenir pour tous ces jeunes. Ils ont fait de très généreux dons. Mais plus important, ils se sont engagés à apporter leur soutien à notre partenaire dès leur retour chez eux.
Ce matin, au petit-déjeuner de la guesthouse, les conversations bruissaient encore du souvenir des enfants.
Françoise Lion-Simonot et Matthieu de Lamarzelle (et pour les photos des filles Nicole Paul)
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