Apprendre à VUDHAVI KARANGAL
L'éducation est un thème central à VUDHAVI KARANGAL. Ici, les enfants trouvent non seulement un abri et une protection, ils bénéficient tous d'une éducation solide qui leur permet de se construire. Éducation de type familial, d'abord : politesse, sens du devoir, honnêteté. En outre, les activités qui leur sont proposées lors de leurs temps libre ont toutes un objectif de formation et de discipline : danse, musique, yoga, gymnastique, ..., activités créatrices comme la céramique, la confection de bijoux, la pratique du papier mâché, etc. ou utile comme la couture pratiquée par les filles et quelques garçons.Boucles d'oreilles en papier réalisées par les filles |
Cours de couture chez les filles |
Ici, ils apprennent le sens des responsabilités : supervision des devoirs des petits, aide à la toilette, entretien des volières, ...
Un grand surveille la toilette des petits |
Volière dans la maison des filles |
Enfin, l'école rythme leur vie ; matin et soir, c'est une navette incessante des voitures entre les maisons et les différents établissements scolaires. En fin d'après-midi, les salles sont occupées par les plus jeunes qui révisent leurs leçons et font leurs devoirs sous l'aide et la surveillance de jeunes vacataires. En fin d'année, les grands qui sont en école supérieure restent dans leurs établissements pour préparer leurs examens.
Les devoirs en fin de journée |
Un des mini-bus utilisés pour transporter les enfants entre les écoles et leur foyer |
Le système scolaire indien
Le système éducatif indien se déroule sur plusieurs cycles.
Le pré-primaire, de 3 à 5 ans n’est pas obligatoire et est peu fréquenté
Les huit années suivantes sont obligatoires pour tous les enfants et se divisent en :
- 5 années de cycle élémentaire de base (Primary school),
- 3 années de cycle élémentaire supérieur (Middle school),
Les élèves reçoivent alors un certificat de fin d’études primaires et peuvent s’orienter vers des études généralistes ou des formations techniques.
Dans le premier cas, ils suivent deux ans de cycle secondaire de base (Secondary) à l’issue duquel un examen donne accès à un cycle de deux ans d’éducation secondaire supérieure (Higher secondary). Un dernier examen (équivalent du baccalauréat) ouvre la voie à des collèges et des universités pour l’obtention d’une licence puis d’un master et enfin d’un doctorat ou aux Indian Institutes, formations professionnelles de haut niveau, équivalents des grandes écoles d’ingénieurs ou de commerce françaises.
S’ils choisissent la voie de la formation technique, à la fin de l’école primaire obligatoire, ils auront à poursuivre un cursus de 7 ans.
Le pré-primaire, de 3 à 5 ans n’est pas obligatoire et est peu fréquenté
Les huit années suivantes sont obligatoires pour tous les enfants et se divisent en :
- 5 années de cycle élémentaire de base (Primary school),
- 3 années de cycle élémentaire supérieur (Middle school),
Les élèves reçoivent alors un certificat de fin d’études primaires et peuvent s’orienter vers des études généralistes ou des formations techniques.
Dans le premier cas, ils suivent deux ans de cycle secondaire de base (Secondary) à l’issue duquel un examen donne accès à un cycle de deux ans d’éducation secondaire supérieure (Higher secondary). Un dernier examen (équivalent du baccalauréat) ouvre la voie à des collèges et des universités pour l’obtention d’une licence puis d’un master et enfin d’un doctorat ou aux Indian Institutes, formations professionnelles de haut niveau, équivalents des grandes écoles d’ingénieurs ou de commerce françaises.
S’ils choisissent la voie de la formation technique, à la fin de l’école primaire obligatoire, ils auront à poursuivre un cursus de 7 ans.
Les enfants de Vudhavi Karangal dans le système scolaire indien
Tous les enfants, filles et garçons, sont scolarisés et suivent le cursus élémentaire, puis pour nombre d'entre eux un cursus de deux années d'études générales secondaires (niveaux 9 et 10 du tableau ci-dessus) les autres entrant directement dans des formations techniques. En 2017, sur environ 140 garçons et 85 filles :- 10 garçons et 16 filles sont inscrits en cycle secondaire supérieur (niveaux 11 et 12) ;
- 7 garçons et 4 filles préparent une licence ;
- 3 garçons sont en formation supérieure technique ;
- 1 fille termine des études longues d'infirmière.
L'éducation est, depuis la création de la République indienne, un souci majeur de tous les gouvernements. Pour ceux qui sont intéressés, vous trouverez ci-dessous un bref résumé des actions menées par l'État indien depuis 1947.
Le 15 août 1947, l’Inde devient indépendante (Pondichéry le sera le 16
août 1962). Le préambule de la constitution de l’Inde, entrée en vigueur
en janvier 1950 proclame que le « Peuple de l'Inde » a « solennellement
décidé de constituer l'Inde en tant que république souveraine,
socialiste, séculière et démocratique », dans le but « d’assurer à tous
les citoyens : la justice, sociale, économique et politique ; la liberté
de penser, d'expression, de croyance, de foi et de culte ; l'égalité de
statut et de chances ; la fraternité assurant la dignité de l'individu
ainsi que l'unité et l'intégrité de la Nation ».
Dès lors, les populations marginalisées du pays, en particulier les intouchables (caste répertoriée / Dalits) et les membres des tribus aborigènes (tribus répertoriées) accèdent aux mêmes droits que le reste de la population. L'article 15 va plus loin en prévoyant que, dans le cadre de cette égale protection des lois, l’État ne fera aucune discrimination d’une quelconque manière entre ses citoyens sur la base des critères énoncés. Cette interdiction de toute discrimination n'est pas seulement limitée aux actions de l’état, mais aussi à l'accès aux espaces publics construits ou maintenus par des fonds publics (rues, embarcadères, puits, etc.) ou encore ouverts à l'usage du public (magasins, restaurants, salles publiques de spectacles, etc.).
Il faut noter que, de manière un peu contradictoire, cette constitution reconnaît la nécessité d'une politique de discrimination positive en faveur de certains groupes – les ex-intouchables et les aborigènes – et recommande un traitement particulier des autres classes dites arriérées (Other Backward Classes, OBC). La définition des OBC pour une politique des quotas (dans la fonction publique au départ, puis dans les établissements de formation relevant du droit privé, par la suite) fut d’ailleurs un sujet continu de contestation depuis 1950. Pour plus d’informations sur ce sujet, vous pouvez lire l’article « La Cour suprême de l'Inde et la discrimination positive » de Christophe Jaffrelot dans le n°27 des Cahiers du Conseil constitutionnel (Dossier : Inde) de janvier 2010.
Si majoritairement, la situation économique et sociale des populations
marginalisées n’évoluent que très lentement, en particulier dans les
campagnes, certains membres de ces groupes ont eu une carrière publique
de premier plan. On peut citer, en premier, Bhimrao Ramji Ambedkar, qui a
été un leader de la défense des intouchables et l’auteur principal de
la constitution indienne. A.P.J. Abdul Kalam, né dans une modeste
famille musulmane, a été un scientifique reconnu internationalement
acteur majeur de l’aérospatiale indienne avant de devenir Président de
la République indienne de 2002 à 2007. Kocheril Raman Narayanan,
président indien de 1997 à 2002, était un Dalit ainsi que Mayawati
Prabhu Das, également connue comme la « Dame de fer Mayawati », qui fut
ministre en chef de l'Uttar Pradesh durant 8 ans. Le nouveau Président
élu en juillet 2017, Ram Nath Kovind, est également un Dalit.
Le monument à Ambedkar à Pondichéry |
Mère Theresa et Abdul Kalam sur l'affiche déployée pour la fête en l'honneur d'Alice et Maran en février 2016 |
Dans ce vaste pays, installer une égalité de statut et de chances n’est pas chose facile. Un moyen puissant pour y arriver est sans nul doute l’éducation. Indira Gandhi, alors Premier Ministre de l’Inde, l’avait formulé clairement : « L’éducation est une force libératrice, et aujourd’hui elle est aussi une force de démocratisation, faisant tomber les barrières de castes et de classes, lissant les inégalités imposées par la naissance et les circonstances de la vie ».
C'est aussi un principe régissant la vie des enfants à VUDHAVI KARANGAL. Tout enfant s'y voit offrir une éducation sérieuse. Aussi loin qu'un garçon ou une fille peut aller dans ses études, il sera soutenu par Alice. Les inscriptions dans des écoles et collèges privés pour les plus grands, à l'université, dans des écoles professionnelles, suivant les cas, le soutien aux devoirs représentent un budget important mais qui est non négociable pour la Directrice. L'indépendance et l'autonomie de leur future vie passe par un métier et donc, par l'école.
L'Inde face au problème de l'éducation
En 1951, soit peu après l’indépendance, le taux d’alphabétisation en Inde ne dépassait pas 20%. La cause : le manque d’infrastructure scolaire, l’école refusée aux basses castes et à certaines minorités religieuses et la réticence des familles de classe modeste à envoyer leurs enfants, en particulier les filles, à l’école ; le travail des enfants est courant, tous les bras comptent à la campagne comme chez les artisans ; de plus, des parents illettrés ne voient pas l’intérêt d’envoyer leurs enfants à l’école. L’Inde s’est fortement engagée dans la lutte contre l’analphabétisme et en 2015, le taux d’alphabétisation atteignait les 71%. Ce résultat a été obtenu par diverses actions. En 1988, le gouvernement indien a lancé le NLM (National Literacy Mission). Cette initiative ciblait les adultes de 15 à 35 ans dans les villages et les petites villes et avait pour but de faire comprendre à ces adultes en quoi l’absence d’éducation les lésait face au monde qui se construisait et qu’ils avaient par ce biais un moyen de changement de leur situation.
Image de la NLM (source http://www.nlm.nic.in/) |
L’objectif, fixé pour 2007, visait, entre autres, un taux
d’alphabétisation de 85% de la population et la réduction de la
différence entre régions, classes ainsi qu’entre genres. En particulier,
une différence de moins de 10% doit être atteinte entre femmes et
hommes. Même si les objectifs n’ont pas été atteints complètement, cette
action a eu un effet positif et l’Inde a poursuivi son effort au début
des années 2000 en lançant le mouvement « Éducation pour tous » (Sarva
Shiksha Abhiyan) en faisant de l’école obligatoire et gratuite pour tous
les enfants entre 6 et 14 ans un droit fondamental.
Logo du Sarva Shisksha Abhiyan dans le Tamil Nadu (source http://www.ssa.tn.nic.in/aboutus.htm) |
En 2010, la loi Right To Education (RTE) a confirmé ce mouvement et a instauré les obligations de l’état central et des états de l’Inde d’ouvrir des écoles publiques et d’y assurer la gratuité de la formation (coûts direct et indirect) pour les enfants de 6 à 14 ans, sans discrimination de lieu, classe, genre. Les élèves doivent, si possible, suivre un enseignement dans leur langue maternelle (le Tamoul pour les enfants de VUDHAVI KARANGAL). De plus, les écoles privées ont désormais l’obligation de réserver 25% de leurs places aux enfants des classes défavorisées.