Centre d'accueil pour enfants orphelins

Dans la région de Pondichéry (district de Pondichéry et état du Tamil Nadu) un centre d'accueil pour enfants abandonnés a été créé en 1991 par une jeune indienne. Une première maison a été établie pour héberger des garçons dans les faubourgs de Pondichéry. En 2009, une deuxième maison a vu le jour pour accueillir des filles dans un village sis au milieu d’une campagne verdoyante. En 2018, un foyer pour enfants gitans, APRES HOME, est intégré au centre.
L’association française Les Orphelins de Pondichéry soutient ce centre depuis 2005.

mercredi 21 février 2018

Une salle informatique pour les filles


17 février 2018. Aujourd'hui a lieu l'inauguration de la salle informatique de la maison des filles. Nous arrivons à Palayam après avoir traversé ces merveilleux paysages de rizières baignés par le soleil couchant.


Les fillettes nous accueillent à l'entrée avec des fleurs et marquent le front des femmes d'un bindi (marque rouge sur le front) en signe de bienvenue. Toutes les filles ont mis leur plus bel habit et la cour est illuminée par l'éclat de leur sourire et le mouvement des jupes chatoyantes et colorées.

Le petit groupe d'invités, français et pondichériens, ainsi que les grandes filles suivent Alice, Maran et notre Président, Adonis Mathurin dans des escaliers fraîchement peints. La porte est close par un ruban rouge. Adonis coupe magistralement le ruban.


Puis, moment solennel. Sous les applaudissements nourris du public, Alice et Adonis dévoilent la plaque posée à l'entrée de la salle.


Enfin, nous pouvons pénétrer dans ce temple de la technologie numérique. Nous découvrons qu'en moins d'une semaine, les derniers petits travaux ont été faits, l'électricité est installée, les fenêtres ont été nettoyées, tables, chaises et ordinateurs sont installés. La salle est resplendissante avec ses murs bleus et son sol carrelé de marbre.
Une pensionnaire nous offre des bonbons.


Les filles se jettent sur les claviers. Celles qui ont quelques connaissances en informatique montrent aux béotiennes.




Alice pose au milieu du Président de l'association "Les Orphelins de Pondichéry" et des deux responsables de l'antenne de Nancy. C'est un projet de plus qui se réalise pour cette battante dont l'énergie et la générosité transparait dans toutes ses actions..


Nous laissons les ordinateurs et passons à la deuxième partie du programme : le spectacle donné par les filles de VUDHAVI KARANGAL. Ces spectacles s'ils ravissent toujours les invités font aussi la joie et la fierté des filles, en particulier des petites.


C'est tout d'abord un concert traditionnel de musique carnatique : deux joueuses de veena accompagnées par des percussions indiennes.




Suit alors une représentation de Bhârata Natyam, danse du sud de l'Inde (voir l'article publié en novembre 2015 sur ce blog).


C'est alors au tour des petites de venir nous enchanter avec une ravissante danse où princesses, fées et papillons virevoltent avec grâce et légéreté sur la scène.





Alice nous en avait parlé. Elle l'a fait. En 2018, une fanfare de filles a été montée à Palayam. Cuivres, bois et percussions résonnent sous le ciel indien. Deux morceaux indiens, suivis en guise de conclusion pour ce spectacle par un tonitruant "Les anges dans nos campagnes", c'est le comble de l'exotisme. Alice parle maintenant d'un orchestre de cornemuses car elle a toujours adoré cet instrument et, disons le, certainement rêvé d'en jouer.


C'est à notre Président, Adonis Mathurin, qu'il est revenu de conclure ce spectacle. Un discours en français pour remercier tous les donateurs qui ont permis la construction et l'équipement de cette salle, des encouragements pour les enfants à bien travailler à l'école, à être sérieux afin d'avoir un bel avenir devant eux.  Le même discours en tamoul a capté complétement l'attention des enfants. Toutes avaient le regard levé vers l'orateur et l'ont applaudi avec énergie.


Cette belle soirée se termine par un repas partagé avec les enfants.

Nous rentrons en pensant à notre prochain projet : la construction de l'atelier de céramique dont le coût total s'élève à environ 28 000 €. C'est déjà parti : en février 2018, l'antenne de Nancy a déjà effectué un premier versement de 5000 €.

Merci encore à tous ceux qui nous aident à supporter les rêves d'Alice pour ces enfants qui ne sont pas nés du bon côté de la route.

Françoise Simonot-Lion et Agnès Volpi

vendredi 16 février 2018

Un prix pour Alice

L'engagement d'Alice pour l'émancipation des femmes a été distingué par la Women Task Force Y2K de Pondichéry.  

Pour toutes ses actions en faveur de l'éducation des filles, Alice elle se fera remettre le 6 mars 2018 :

le prix Puduvai Shakthi 


Rappelons que VUDHAVI KARANGAL c'est aujourd'hui : 
  • deux orphelinats : une maison pour les filles, une maison pour les garçons ;
  • une structure d'accueil pour la scolarisation des enfants de gitans (A.P.R.E.S. School) : une école pour les enfants en dessous de 10 ans et une école maternelle ;
  • une école pour enfants présentant des difficultés d'apprentissage (AICE).
À ceci s'ajoute la responsabilité de la Observation Home, maison pour les filles de moins de 18 ans en déliquescence avec la loi.

Ce n'est pas seulement les actions envers les plus démunis qui sont reconnues ici mais la vision d'Alice pour l'éducation des enfants. Ici, chaque enfant se voit offrir la possibilité de faire des études aussi loin que ses capacités le lui permettent. Et ce, dans les domaines pour lesquels non seulement il montre des aptitudes mais aussi pour lesquels il a une vraie envie d'étudier (une jeune fille, par exemple, étudie la musique). Cette éducation n'est pas le seul fait de l'école ; elle est sous-jacente à toutes les activités qui sont pratiquées à VUDHAVI KARANGAL et aux règles de conduite dans les établissements gérés par Alice.

Toutes nos félicitations à Alice pour ce prix largement mérité.



Françoise Simonot-Lion et Agnès Volpi

mardi 13 février 2018

AICE : une nouvelle école aux mains d'Alice


En février 2017, Alice nous avait confié un rêve : une école qui permettrait à des enfants  handicapés mentaux légers d'apprendre aux cotés d'enfants normaux. L'objectif est multiple : tirer les enfants en difficulté d'apprentissage vers le haut, leur donner confiance et changer le regard que les autres peuvent avoir sur eux.


Six mois plus tard, l'école est crée. Elle occupe un ancien hall dédié autrefois aux réceptions de mariage, en face de la maison des garçons. Son nom : ALTERNATIVE INCLUSIVE CENTER FOR EDUCATION (AICE)


Alice nous accompagne pour la visite de cette école. Nous sommes reçus par le directeur de l'école qui nous guide dans le bâtiment.


Nous pénétrons dans un bâtiment étrangement peu bruyant. Et pour cause, ici il n'y a pas plus de 15 enfants par classe.


Pour cette année scolaire 2017-2018, l'école accueille des enfants depuis le cycle élémentaire (niveau VI) jusqu'au cycle secondaire de base (niveau X), soit des filles et des garçons qui, s'ils avaient suivi une scolarité "normale", auraient entre 11 et 15 ans.

Ici, si certains enfants ont jusqu'à 8 ans de retard, ils ne sont jamais stigmatisés et on va tout mettre en oeuvre pour qu'ils apprennent au moins à lire, compter et raisonner.

Dans cette école seront scolarisés :
  • des enfants handicapés mentaux légers qui sont pris en charge en externat par l'association Satya Spécial School (voir ici le site de cette organisation) ;
  • des enfants de Vudhavi Karangal qui ont des difficultés scolaires et qui sont retirés de l'école publique pour bénéficier d'un vrai soutien à l'apprentissage des concepts de base ;
  • des enfants de A.P.R.E.S. School (voir l'article "Visite de A.P.R.E.S. School").
Comme on peut le voir sur les tableaux affichés dans les couloirs, cette année ont été ouvertes 9 classes. 75 enfants reçoivent ici un enseignement adapté et apprennent à cohabiter. Cinq enfants de Satya Spécial School sont intégrés à l'école au niveau 6, dix-sept petits gitans de A.P.R.E.S. School sont répartis entre les niveaux 6 et 8. Les autres élèves de cette école spéciale viennent de Vudhavi Karangal.

Les grands sont au premier étage. Lors de notre visite ils passaient un examen, tous sérieusement penchés sur leurs copies.


Les petits occupent le rez-de-chaussée. Dix-huit personnes ont été embauchées pour assurer les cours, surveiller les enfants et, par exemple, aider les petits lors des repas.



Les grandes salles anciennement utilisées pour réunir familles et amis lors des cérémonies de mariage ont été divisées en box. L'espace est clair, les box sont bien conçus avec un tableau et, dans la plupart d'entre eux, une disposition des tables qui facilite la coopération entre les gamins. Filles et garçons sont mélangés.


Les instituteurs et institutrices se sentent vraiment investis dans leur mission et déploient une patience et une énergie sans limite. Dans une salle, les petits élèves s'initient à la conversion mètre, décimètre, centimètre ...


Ailleurs, une institutrice, inlassablement et toujours avec le sourire, apprend aux enfants à reconnaitre des fleurs, à écrire leur nom en anglais ; à chaque gamin, elle montre la même image, leur fait retrouver les bons caractères, puis l'enfant passe au tableau, dit le nom de la fleur et épelle son nom. En utilisant des supports pédagogiques originaux et surtout des méthodes variées d'apprentissage -construire, reconnaitre, etc.-  les progrès se font sentir. À chaque fleur reconnue, lettre identifiée, la classe est encouragée à applaudir la petite victoire. Ici, on ne punit pas, on se met à la portée des petits, on les encourage et on les valorise.


Ainsi qu'il a été dit au début de cet article, il s'agit aussi, dans cette école, de lutter contre les préjugés envers les enfants "différents", préjugés encore très présents en Inde, et de montrer que ces enfants ont eux-aussi des ressources, sont capables d'apprendre et doivent être acceptés dans la société.




Alice tire déjà un bilan positif de ces premiers mois d'expérience. Encore un an et Alice pourra déposer un dossier solide auprès du gouvernement du territoire de Pondichéry afin de faire subventionner une partie du fonctionnement de la structure.

Pendant tout le temps de la visite, ses téléphones à portée de main, Alice travaille ...



Françoise Simonot-Lion et Matthieu de Lamarzelle

Visite d'A.P.R.E.S. School

A.P.R.E.S. (Assistance aux Populations et Réhabilitation des Espaces Sinistrés) est une structure d'accueil créée entre Pondichéry et Cuddalore par la famille de Yves Duteil. Il s'agit d'un centre pour la scolarisation des enfants de gitans. Les enfants sont internes et retournent dans leur famille pour les vacances. Quatre-vingt sept enfants y sont pensionnaires cette année.


La construction du centre étant achevée (dortoirs, cantine, classes)  et le processus d'hébergement / scolarisation étant rodé, Noëlle et Yves Duteil souhaitent naturellement passer la main à des responsables indiens. Après étude des solutions potentielles, et elles sont nombreuses, qui existent à Pondichéry, leur choix s'est porté sur VUDHAVI KARANGAL. Alice, toujours prête à relever des défis, n'a pas pu résister à l'enjeu de travailler à l'éducation de gamins qui partent déjà dans la vie avec un lourd handicap lié à leurs origines.


Le centre A.P.R.E.S. n'est pas sur le territoire de Pondichéry. Il se situe dans le Tamil Nadu ce qui, pour tous les documents administratifs, multiplie encore les problèmes et tracas qui ne manquent déjà pas à la Directrice de VUDHAVI KARANGAL.
Le terrain sur lequel le centre a été bâti parait immense et, de fait, il occupe une superficie d'environ 1,2 hectares.
Au fond, une maison à deux étages accueille les dortoirs des filles. Pour l'instant les fillettes dorment sur un mince matelas posé à même le sol et qu'on sort le soir au moment de se coucher. L'achat de lits, pour tous les enfants, est évidemment sur la longue liste des projets d'Alice.


Pour l'instant, les garçons couchent dans une ancienne salle de classe inutilisée mais un bâtiment va être construit pour les héberger. Il sera dans un coin du terrain, là où sèche  aujourd'hui le linge, à l'emplacement d'une ancienne cuisine qui a été démolie.


Devant, cantine et salles de classe sont répartis dans une construction à l'architecture agréable : hauts murs, couloirs extérieurs, toits de tuile qui, d'après Maran, sont quelque peu sensibles aux cyclones qui sont monnaie courante dans cette région.



Tout autour, un rêve d'espace pour Alice qui va, enfin, pouvoir aérer les garçons et les filles de VUDHAVI KARANGAL actuellement à l'étroit sur leurs terrains de jeux, que ce soit à Nonankuppam ou à Palayam. Une belle piscine a même été installée sur le terrain. Il est prévu d'y faire barboter 20 garçons à la fois ... Quant aux filles, tradition oblige, elle ne pourront faire trempette que lorsqu'un enclos pudique s'élèvera autour du bassin pour cacher leurs ébats aquatiques.



Tout en laissant un beau terrain pour organiser des tournois de foot, volley ball ou simplement des jeux, Alice et Maran ont fait nettoyer une grande partie du terrain qui était retournée à l'état de jungle, pour en faire un potager qui commence déjà à donner courges et pois en quantité suffisante pour contribuer aux repas de tous les enfants dont Alice est maintenant responsable. Si notre compte est exact, ce sont 87 enfants qui viennent s'ajouter aux plus de 220 enfants que comptait déjà VUDHAVI KARANGAL.



Mais comme partout, Alice et Maran ont aussi le cœur d'embellir l'environnement des enfants. Partout, des fleurs sont prêtes à être plantées devant les bâtiments.


Ici, depuis le début de l'année scolaire ne restent dans la journée que les petits qui suivent donc leur scolarité dans le centre dans les classes de niveau 1 à 5. Aux enfants déjà présents dans l'établissement viennent s'ajouter les petits de VUDHAVI KARANGAL. Au total, l'école accueille en ce moment 104 enfants.




Alice a embauché des enseignants supplémentaires. De 4 institutrices on est passé à 12. Les enfants travaillent sérieusement même si, il faut l'avouer, notre passage dans les classes a causé une légère perturbation !




Un grand chantier en perspective pour Alice et Maran : maintenir cet établissement, le faire fonctionner au mieux en harmonie avec les maisons déjà existantes, lutter contre les tentatives de prédation d'un si beau terrain par le voisinage, venir à bout des problèmes administratifs, etc.
Si l'association de Noëlle et Yves Duteil continuera son soutien "contractuel" pendant encore un an, le fonctionnement futur de l'établissement sera entièrement à la charge de VUDHAVI KARANGAL. Les spécificités de chaque centre ainsi que les  complémentarités entre les différentes maisons se mettent à jour tout doucement. Il y a une logistique d'enfer à trouver. Nous pouvons faire confiance à Alice et Maran pour mettre sur pied une organisation sans faille en restant fidèles aux principes qui les guident : honnêteté, indépendance, autonomie et, bien sûr une éducation équilibrée.

Françoise Simonot-Lion et Matthieu de Lamarzelle