Centre d'accueil pour enfants orphelins

Dans la région de Pondichéry (district de Pondichéry et état du Tamil Nadu) un centre d'accueil pour enfants abandonnés a été créé en 1991 par une jeune indienne. Une première maison a été établie pour héberger des garçons dans les faubourgs de Pondichéry. En 2009, une deuxième maison a vu le jour pour accueillir des filles dans un village sis au milieu d’une campagne verdoyante. En 2018, un foyer pour enfants gitans, APRES HOME, est intégré au centre.
L’association française Les Orphelins de Pondichéry soutient ce centre depuis 2005.

vendredi 30 décembre 2022

2023


 

Toute l'équipe de l'association Les Orphelins de Pondichéry vous souhaite une excellente année 2023 et vous remercie de l'attention que vous portez à leurs actions ainsi que des soutiens que vous avez manifestés aux 300 enfants de l'orphelinat.

Le rapport d'activités de l'antenne de Nancy pour 2022 est en ligne ici.

 

lundi 5 décembre 2022

Où en sont nos jeunes étudiantes ?

Selon les dernières études du National Statistical Office le taux d'alphabétisation de la population indienne âgée de 7 ans et plus devrait atteindre 77,7% en 2022. La loi qui rend l'école obligatoire pour tous les enfants jusqu'à 14 ans, la gratuité de l'école publique et l'amélioration du niveau de vie des familles a été un moteur de progrès dans ce domaine puisque ce taux était inférieur à 20% au moment de l'indépendance (1947) et de l'ordre de 64% au début des année 2000. 

La disparité homme / femme, si elle tend à se réduire, est encore importante puisque 15,3% des hommes et 29,7% des femmes sont encore analphabètes.  Mais cet écart touche majoritairement les catégories les plus âgées. En Inde, les gouvernements successifs ont lancé des initiatives pour encourager l'éducation des filles. Le plus célèbre est le programme Beti Padhao et Beti Bachao (Sauvons nos filles, éduquons nos filles) dont l'objectif était de sensibiliser les familles indiennes à une égalité de traitement entre filles et garçons. Ce programme est en cours de déploiement dans tous les districts de l'Inde à partir de 2022.

 

Extrait du journal Indian Express (15/7/2022)
 

D'autres programmes plus ciblés sont déployés par le gouvernement ou par les états. Ainsi, pour inciter les femmes à entrer sur le marché de l'emploi, le programme STEP - Support to Training and Employment Programme for Women (Programme d'aide à la formation et à l'emploi), soutenu par le Ministry of Women & Child Development (Ministère de la Condition Féminine et du développement de l'enfant), a pour objectif de former des femmes à devenir des travailleuses ou des entrepreneures indépendantes.

Logo du programme STEP (vers une aube nouvelle)

À l'orphelinat, tous les enfants, garçons et filles, vont à l'école. Une école est en construction sur les locaux de APRES HOME. APRES School accueillera bientôt les enfants de 6 à 10 ans (niveaux 1 à 5) des trois foyers puis par la suite, les enfants de 11 à 14 ans (niveaux 6 à 9). En attendant de disposer de bâtiments flambant neufs, c'est dans la maison des garçons et dans la maison des filles que ces enfants suivent les cours dispensés par des instituteurs/institutrices financés par l'orphelinat. Le cursus est conforme au programme officiel défini par le Territoire de Pondichéry.

Que se passe-t-il pour les plus grands qui sortent du cursus obligatoire (à partir de 15 ans) ? Selon leurs aptitudes, leurs motivations et la décision de leur famille, lorsqu'ils ont encore un parent, ils ont la possibilité de poursuivre leurs études soit directement dans des écoles professionnelles, soit dans des formations plus longues (cycle pré-universitaire jusqu'à 18 ans, licences, masters). Ils ont ainsi une chance, qu'ils n'auraient sans doute jamais eu s'ils étaient restés dans leurs communauté. En effet, en Inde, selon les données du Ministère de l'Éducation indien, en 2020-2021, seulement 27,1% des jeunes de 18 à 23 ans (26,9% de garçons et 27,3% de filles de cette tranche d'âge) poursuivent des études de niveau licence et/ou master. En tout, ce sont 38,5 millions d'étudiants qui lors de la dernière année scolaire étaient inscrits en études supérieure ; les dalits (intouchables) représentent 23,4% de cette population d'étudiants et les membres de tribus 18%. Majoritairement, les étudiants sont inscrits en licence, terminant ainsi leurs études avec un diplôme de Bachelor.

L'antenne de Nancy des Orphelins de Pondichéry encourage tout particulièrement les filles à poursuivre leurs études dans le but d'avoir un métier qui leur permettra d'améliorer leur position sociale, celle de leur famille et de leur communauté, de contribuer à l'amélioration du niveau de vie de leur famille, d'être armées pour éduquer leurs enfants, etc.

L'épidémie de Covid-19 a eu un impact sur la scolarité en Inde et les examens ont été différés de plus de 6 mois. Mais nous pouvons déjà dresser un programme de la situation :

1 - Certaines filles terminent définitivement leurs études lors de l'année scolaire 2021-2022 et, à l'issue de leurs derniers examens, chercheront du travail :

  • 5 jeunes filles qui préparaient le diplôme DGNM (Diplôme d'infirmière généraliste et de sage-femme) ont terminé leur 3 ans de cours et sont actuellement en stage dans un hôpital public jusqu'en février 2023 ; à l'issue de ce stage, elles obtiendront leur diplôme, seront inscrites à l'ordre des infirmiers et pourront exercer leur métier.
  • 2 jeunes filles passeront à la mi-décembre leurs examens pour obtenir leur Master en Science (Applications informatiques) ; pour mémoire, l'une des deux est issue de la tribu des Irulas (chasseurs de serpents) et sera la première fille de sa communauté à obtenir un master. 
  • Malheureusement, 3 jeunes filles ont abandonné leurs études au cours de la première ou deuxième année de Pré-université ; elles sont retournées dans leurs familles.

2 - Toutes les autres jeunes filles que nous suivions en 2021-2022 ont terminé leur année scolaire et, le cas échéant, obtenu un diplôme ; elles poursuivent leurs études en 2022-2023 :

  • Sur les 7 filles inscrites en première année de pré-université (standard XI ; équivalent de la classe de première en France), 5 passent dans le niveau supérieur (standard XII ; équivalent de la classe de terminale en France) ; une fille qui vient d'arriver à l'orphelinat sera également intégrée en standard XII ; une fille, qui a subi une lourde opération chirurgicale en 2022, est autorisée à refaire son année ; enfin, une fille a abandonné et est retournée dans sa famille (voir plus haut).
  • Sur les 5 filles inscrites en deuxième année de pré-université, deux sont retournées dans leur familles pour être mariées (voir plus haut). Les 3 autres filles ont obtenu leur certificat et poursuivent actuellement leurs études (deux en licence de commerce ; l'une entreprend une licence d'art, spécialité danse Bharatha Natyam avec l'ambition d'intégrer la police pour protéger les femmes et les enfants, elle-même ayant été victime d'agression sexuelle dans son enfance) ; une quatrième fille, nouvellement intégrée à l'orphelinat prépare une licence de musique vocale.
  • En licence de commerce, une jeune fille est passée en deuxième année et une autre en troisième année.
  • Enfin, une jeune fille de la tribu des Irulas, a obtenu sa licence de commerce et prépare un master ; son appartenance à la communauté des Irulas fait que ses études sont payées. Elle est retournée dans sa famille mais sa scolarité fait l'objet d'un suivi par Alice.
  • Une jeune fille a été admise en première année de master (langue française).
  • En ce qui concerne les études paramédicales, trois filles sont en deuxième année de DGNM (Diplôme d'infirmière généraliste et de sage-femme) et 4 sont dans leur dernière année de licence de sciences, spécialité infirmière.

3 - Sept jeunes filles entrent pour la première fois dans des études supérieures : 4 en standard XI (pré-université), 3 en formation technique de restauration.

En résumé, pour l'année scolaire 2022-2023, nos chaleureux encouragements iront à :

  • 7 filles en études para-médicales
  • 1 fille en master
  • 6 filles en licence
  • 3 filles en filière technique
  • 11 filles en pré-université

Le coût pour l'orphelinat de ces inscriptions est d'environ 11 400 €. Nous remercions Alice et le personnel de l'orphelinat des efforts financiers et humains qu'ils mettent en œuvre pour permettre à ces jeunes filles d'accéder à une éducation de qualité.

Françoise Simonot-Lion