Centre d'accueil pour enfants orphelins

Dans la région de Pondichéry (district de Pondichéry et état du Tamil Nadu) un centre d'accueil pour enfants abandonnés a été créé en 1991 par une jeune indienne. Une première maison a été établie pour héberger des garçons dans les faubourgs de Pondichéry. En 2009, une deuxième maison a vu le jour pour accueillir des filles dans un village sis au milieu d’une campagne verdoyante. En 2018, un foyer pour enfants gitans, APRES HOME, est intégré au centre.
L’association française Les Orphelins de Pondichéry soutient ce centre depuis 2005.

mercredi 14 novembre 2018

Un beau projet et une aide pour notre partenaire à Pondichéry


Carole EBER, jeune diplômée de l’ESSTIN, et son compagnon Florian KUBACKI ont construit un magnifique projet qu'elle vous présente plus loin.
Carole avait réalisé son stage ouvrier de 1ère année en août 2012 à l'orphelinat. Elle avait alors participé aux travaux de restauration dans les deux orphelinats qui avaient été endommagés par l’Ouragan Thane de décembre 2011. Ce stage lui a vraiment beaucoup appris et lui a permis de s’orienter professionnellement.  Elle souhaitait donc particulièrement associer un support à l’orphelinat au soutien financier qu’ils ont eux-mêmes reçu pour leur projet.

 

Mais laissons Carole vous exposer leur aventure :

«  Florian et moi avons décidé de traverser le Canada d’Est en Ouest en allant à la rencontre de personnes œuvrant pour la préservation de notre planète et de ses ressources. Nous allons faire ce qui s’appelle du « Workaway », c’est-à-dire apporter notre aide en échange du gîte et du couvert de nos hôtes. Notre aventure se veut éco-responsable, c’est pour cette raison que nous ne participerons qu’à des projets durables tels que le développement des énergies renouvelables, l’agriculture raisonnée, l’écoconstruction, etc. Ce périple a débuté le 25 octobre 2018 pour une durée minimum de 9 mois.
Nos convictions nous poussent en tant que jeunes ingénieurs à nous investir dans cette mission afin d’enrichir nos connaissances sur l’environnement durable. C’est aussi un moyen de découvrir une autre approche des techniques utilisées dans ce domaine et bien sûr de nous ouvrir à une autre culture. Nous donnerons avec enthousiasme, de notre temps et de notre énergie pour réaliser ces travaux.
Dans une démarche responsable et solidaire, nous voulions donner une partie de ce que nous allions recevoir à l’association « Les Orphelins de Pondichéry ».


Nous remercions donc chaleureusement Carole et Florian pour leur généreux don de 500 €, représentant le 10ème de la somme qu'ils ont collectée sur une plateforme de crowdfunding pour soutenir leur projet.

Nous leur souhaitons bonne chance dans leur projet éco-responsable et généreux au Canada.

 

Si vous voulez suivre Carole et Florian :
Facebook : https://www.facebook.com/CanadaResponsable/
Blog : https://canadaresponsable.wordpress.com/
Instagram : https://www.instagram.com/canada_responsable/?hl=fr-ca






dimanche 11 novembre 2018

Manifestations de fin d’année dans la région

Les Orphelins de Pondichéry - Antenne de Nancy seront présents   au :

 Marché du Monde Solidaire au Conseil départemental 54 à Nancy :
- Le vendredi 16 novembre : le marché du Monde s’ouvre aux scolaires : Un "rallye des solidarités » est proposé aux collégiens qui découvriront une dizaine d’associations dont "les Orphelins de Pondichéry » et ses actions..
-  Le samedi 17 novembre de 9h à 19h et le dimanche 18 novembre de 10h à 18h : rencontre avec le public et vente (soies, bijoux, objets d’Inde,...)

 Marché du Monde Solidaire au salon des Halles à Lunéville
- Le samedi 24 novembre de 10h à 18h et le dimanche 25 novembre de 14h à 18h : rencontre avec le public et vente (soies, bijoux, objets d’Inde,...)



Venez nombreux nous rencontrer.

samedi 18 août 2018

Lycéennes et étudiantes à Vudhavi Karangal


Premières filles à sortir avec un diplôme d'études supérieures : Ponnarasi est depuis juin 2018 infirmière diplômée (la première année de ses études a été financée par le Zonta-Club de Nancy) tandis que Kalpana obtenait sa licence de commerce à la même date. Elles ont toutes deux quitté la maison de Palayam pour travailler à Chennai et soutenir leur famille.
Nous leur souhaitons à toutes deux bonne route vers leur nouvelle vie.

Tous les enfants d'Alice se voient offrir une chance d'avancer dans la vie au travers d'une éducation sérieuse. L'école est un maitre mot. Si le droit à l'éducation pour tous, enfants comme adultes, est une volonté forte de l'Inde, il n'en reste pas moins que le système éducatif présente encore des lacunes.
L'école publique indienne ne remplit pas toujours la mission qui lui est confiée ; les statistiques officielles montrent qu'un tiers des enseignants est absent chaque jour ; les classes sont surchargées ; encore actuellement, trop d'enfants quittent l'école sans avoir une bonne maitrise des fondamentaux (lecture, écriture, arithmétique). Pour pallier ce problème, Alice a créé AICE, une école pour enfants présentant des difficultés d'apprentissage. Elle projette également d'implanter dans les locaux de APRES School, des classes déployant des méthodes pédagogiques innovantes avec des enseignants motivés.
Jusqu'à cette année, les enfants de Vudhavi Karangal, jusqu'au niveau X, vont à l'école publique ou suivent l'enseignement de AICE.  Bientôt, leur cursus scolaire sera, au moins partiellement supporté par l'orphelinat.

Pour l'année scolaire 2018, environ un quart des filles de Vudhavi Karangal sont engagées dans des études supérieures (niveau XI et XII, équivalents au lycée, et université) :
  • deux filles sont en deuxième année de licence d'informatique ;
  • onze filles attaquent le niveau XII ;
  • huit filles entrent en niveau XI
Le montant total des inscriptions se monte à environ 7200 € que, grâce à la générosité de ses adhérents, l'antenne de Nancy a financé intégralement.

Merci encore à vous tous pour votre soutien.



mardi 26 juin 2018

Trois semaines à A.P.R.E.S. School pour Victoria et Brice

Du 25 mai au 16 juin 2018 nous avons eu la chance de vivre une incroyable expérience au cœur de la structure A.P.R.E.S School. 


Cette école est maintenant sous la responsabilité d’Alice et Maran depuis un an environ. Elle a pour particularité d’accueillir en son sein des enfants qui, sans elle, n’auraient pas eu la chance d’être scolarisés, pour la plupart issus des tribus nomades indiennes rejetées par la société. De plus, elle ne se limite pas à une fonction « d’école » mais également de pensionnat. Ce dernier est permanent. En effet, lors de notre arrivée, l’Inde était encore en période de grandes vacances scolaires et pourtant les enfants vivaient bel et bien à A.P.R.E.S, comme s’ils ne quittaient jamais l’établissement.


Bien qu’ils ne soient pas réellement orphelins, ces enfants grandissent seuls, selon les mêmes principes et régis par les mêmes règles que ce que l’on peut voir au sein de la maison des Filles et de celle des Garçons de Vudhavi Karangal. Durant notre séjour, une centaine d’enfants âgés de 5 à 12 ans était scolarisée au sein de l’établissement. Comme dans nos écoles occidentales, ils sont répartis selon leur âge, ici dans 8 classes différentes.

Ainsi, nous allions du lundi au vendredi, de 9h à 16h environ, passer nos journées à A.P.R.E.S.
Lorsque nous arrivions, les enfants étaient déjà en classe depuis peu. Nous passions la matinée à réaliser des tâches pratiques au sein de l’établissement : cueillette de légumes, ouverture de noix de coco, découpage de feuilles de cocotiers, construction d’un mur… Ces matinées de travail furent, malgré la chaleur, un réel plaisir et de vrais moments de partage avec nos « brothers and sisters », comme ils nous appelaient. En effet, les plus grands orphelins (âgés de 14 à 25 ans) résidant  dans la maison des Filles ou dans celle des Garçons venaient, s’ils n’avaient pas cours, aider à la vie quotidienne d’A.P.R.E.S ainsi qu’à l’avancement de son aménagement. Certains s’occupaient de la cuisine et cela sans répit vu le nombre de bouches à nourrir. D’autres se concentraient sur la construction du mur qui devra entourer tout le terrain quand d’autres encore réalisaient des tâches administratives… tous sous les ordres d’un personnel plus âgé qui forçait le respect. Enfin, chaque jour, une quinzaine d’entre eux venaient au sein de l’école pour suivre des sortes de révisions intensives,  menées aussi souvent que possible par un enseignant de l’école.


C’est ainsi que cette école se révéla être un petit monde à part, plein de vie et de diversité, où chacun mène à bien ses activités dans un esprit de tolérance et d’entraide. Une très grande famille.

Nous consacrions ensuite nos après-midis aux enfants. Ces derniers alternent alors entre cours et récréation. A l’extérieur, ils ont la chance de pouvoir s’amuser sur 2 toboggans ainsi qu’une balançoire, source de quelques accidents vu leur énergie et leur nombre !


En outre, ils savent s’amuser de peu ; ils sont créatifs, ce qui leur permet de profiter de tout ce que peut leur offrir la nature. Ainsi, un de leur jeu préféré se joue avec 5 cailloux qui doivent être lancés et récupérés d’une certaine manière… Ne vous y trompez pas, les règles sont précises et élaborées à tel point qu’il nous a fallu plusieurs jours pour les comprendre réellement ! Je vous laisse alors imaginer le bonheur de ces enfants lorsqu’on met à leur disposition du matériel adapté pour jouer. Il arrive en effet qu’une partie de l’après-midi soit réservée à l’éducation physique et c’est à ce moment qu’on peut les voir prendre un énorme plaisir à tirer dans une balle, lancer un frisbee, tenter de sauter à la corde et surtout s’exercer au jeu du cricket, très populaire en Inde.


En classe, on retrouve le même état d’esprit. Les enfants sont avides d’apprendre, fiers d’être capables de répondre à la question de la maîtresse. Bien que très agités, ils sont respectueux de l’enseignant et appliqués. Ils ont en effet plutôt intérêt à bien travailler, la plupart affirmant vouloir devenir médecin ou avocat, et même, pour les plus ambitieux, les 2 à la fois ! Une innocence très amusante mais surtout une ambition touchante car, bien que le chemin soit long, devenue envisageable grâce à A.P.R.E.S. Ils ont une méthode d’apprentissage assez particulière que l’on retrouve dans toutes les classes qui consiste à réciter tout par cœur et en chœur d’une façon qui se veut mélodique mais qu’ils aiment en réalité transformer en cris. Cela leur permet d’apprendre tout en se dépensant et en restant captivés. C’est plutôt amusant et à vrai dire assez incroyable à entendre.



Ils font avec peu : ils n’ont que quelques petits cahiers qui servent uniquement à prendre les leçons mais des tableaux recouvrent tous les murs de la salle ce qui leur permet de réaliser les divers exercices et d’écrire ce qu’ils souhaitent de manière générale. A l’image des ballons et des frisbees, l’utilisation des deux stylos et du crayon de papier qui leur ont été donnés pour l’année les met en joie. Ne parlons même pas du moment où il leur est permis de tailler leur crayon avec le taille-crayon de la classe, quelle fierté !


Tout en menant à bien leurs sérieuses activités, ces enfants veulent partager avec nous : ils sont fiers de pouvoir discuter avec nous en  anglais, pour les plus jeunes simplement nous donner leur nom et demander le nôtre, et veulent qu’on soit fiers d’eux nous aussi.



Il est hors de question que nous restions simplement en retrait à les regarder même quelques instants, ils savent venir nous chercher pour nous assoir à côté d’eux sur le banc de la classe ou par terre devant les tableaux au mur lors d’un moment plus libre. Ainsi, nous n’échappons pas à la récitation des derniers mots de vocabulaire ni au concours de dessin. A l’extérieur, nous participons sans relâche aux divers jeux jusqu’à faire une descente de toboggan… pas toujours facile de suivre le rythme de ces enfants pleins de vie !

Nous rentrons, avec certitude, grandis par tout ce qu’ils nous ont fait partager et au moins aussi heureux de leur avoir donné en retour, d’avoir pu notamment apporter un peu de cette France, cette Europe qui leur est inconnue au sein de cette école. Nous avons pu leur parler, leur montrer par divers supports nos paysages, nos spécialités, échanger une partie de nos connaissances, de notre culture, de ces  petites choses anodines auxquelles on ne pense pas mais qui rendent la vie plus simple, plus agréable.  Quand ils nous apprenaient à faire un tour de magie à partir d’un seul petit fil, nous leur apprenions à refaire fonctionner un stylo en écrivant sous notre semelle de chaussure.


Et c’est ainsi que jour après jour, nous grandissions ensemble. Ce qui sans aucun doute ne quittera pas l’enceinte d’A.P.R.E.S School concerne bien, vous vous en doutez, les jeux que nous leur avons appris. Assez variés, ils vont du simple « 1 2 3 soleil » lors de la récréation avec les plus petits au maintenant très célèbre « morpion ». Plus pédagogique, nous avons fait de très nombreuses parties du jeu appelé chez nous « pendu » mais réadapté avec un simple comptage des points. Le but est de trouver le mot caché derrière des tirets, jeu très apprécié par tous, les plus petits comme les plus grands ! Quel bonheur d’animer quelques parties avec la classe entière divisée en deux équipes, ni l’une ni l’autre n’envisageant de perdre ! Mais le plus grand bonheur se vit en réalité à la fin de la partie, quand malgré l’insistance des enfants qui demandent une énième partie (ils ont une motivation et une énergie sans faille) nous décidons d’arrêter et qu’à la seconde d’après, une dizaine de parties de « pendu » se met en place partout dans la salle de classe.


C’est à ce moment qu’on sait, que de la même manière qu’ils nous ont apporté, on leur a apporté, on leur apporte encore et notre venue leur apportera, par ces petites choses, encore longtemps.


Puis, il est temps de rentrer. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Comme vous avez pu le sentir à la lecture de ces lignes, ces enfants méritent de recevoir la meilleure éducation possible. D’une part, continuer à vivre comme ils vivent, en mangeant à leur faim et en recevant un enseignement avec un minimum de moyens. Puis, viennent les projets, les améliorations, les rêves. Tout d’abord, les petits projets du quotidien : plus de matériel pour jouer, pour apprendre, pourquoi pas une alimentation plus variée… Et les plus gros projets : la construction d’un mur tout autour de l’enceinte, l’agrandissement du potager, la construction d’une nouvelle cuisine à l’extérieur ainsi que de nouvelles salles de classe pour les plus grands...



Des milliers de kilomètres n’empêchent en rien d’agir pour eux, d’agir pour réaliser les rêves de ces enfants guidés par Alice et Maran.


Victoria Lebrun et Brice Renaudin

lundi 28 mai 2018

Pondichéry - février 2018

6 février 2018 - La dernière vision que nous avons de la France est celle d'une mince couche de neige sur le tarmac de Roissy. Dans quelques jours le pays sera paralysé par les intempéries. Huit heures de vol sans histoire et nous sommes en Inde. La chaleur et l'humidité nous saisissent à notre sortie de l'aéroport de Chennai. Nous arrivons à Pondichéry au petit matin.
Ici, rien ou presque n'a changé. Des hôtels de charme, guesthouse, boutiques colonisent de plus en plus la ville. Dans la ville blanche, ancien quartier de résidence des français, les échafaudages pullulent. Les vénérables maisons de cet ancien petit bout de France se restaurent sous l'impulsion de plusieurs associations comme "Les Amis du Patrimoine Pondichérien" (Association pour la sauvegarde de Pondichéry et du patrimoine français en Inde), l'organisme semi-gouvernemental indien INTACH (Indian National Trust for Art and Cultural Heritage), etc. Depuis une dizaine d'années, ce sont près de 1200 bâtiments qui ont été reconnus comme faisant partie du patrimoine pondichérien. L'ancien hôtel de ville, tombé de vieillesse en novembre 2014 est en cours de reconstruction sur le front de mer ; de même, on restaure l'ancien tribunal d'appel de la ville française.

Intérieur de Notre-Dame des Anges, église récemment restaurée dans la ville blanche
En effet, ce petit territoire d'environ 1 million d'habitants dont un dixième habite la cité historique est devenu une destination touristique particulière en Inde. Si les touristes occidentaux y viennent en résidence pendant les mois d'hiver, on y rencontre de plus en plus d'indiens qui y trouvent une atmosphère quasi exotique pour eux.

Touristes du Rajasthan le long du front de mer de Pondichéry
La vieille ville est un ovale posé le long de la baie du Bengale, quadrillée par des rues orientées nord-sud et est-ouest.


Le long de la mer, la ville blanche cache ses grandes maisons abritées derrière de hauts murs d'où s'échappent des exubérantes grappes d'hibiscus. Les rues ont souvent gardé leur nom français.



Ensuite un canal où coule un très mince filet d'eau sale sépare ce quartier de la ville noire autrefois habitée par les indiens. Là encore, l'INTACH intervient pour maintenir et restaurer les magnifiques maisons tamoules. Dans une succession de cours intérieures, la vie de la famille s'organisait. Des petits auvents bas donnant sur la rue étaient les lieux de rencontres et d'échanges entre les habitants. Ces rues étaient autrefois appelées "rues de la conversation", illustrant cet art tout pondichérien d'interpeler le passant pour parler de tout et de rien et donner à ces rues une musique unique produite par les accents roulant, chantant du sud de l'Inde. Le canal n'a jamais été une frontière stricte et les habitants de Pondichéry, quelque soit leur origine ont toujours parcouru indifféremment les rues des deux quartiers selon leurs besoins.
Les traces françaises sont encore légions.



Premières déambulations dans la ville au petit matin. Les chiens font preuve d'une certaine nonchalance dans leur mission de gardiennage. 
Le marchand de jouets termine sa nuit, une kalachnikov fluo sur les genoux.


Les gitanes sont déjà en place et déploient un charme énergique pour nous vendre leur production de petites pochettes colorées qui feront en France de chatoyants et originaux emballages pour les cadeaux.


Devant l'école des Sœurs de Cluny, motos et rickshaws débarquent les enfants. L'éducation est un challenge important pour l'Inde.


L'objectif est que le taux d'analphabétisme tombe proche de zéro chez les enfants (voir sur ce blog l'article "Éducation en Inde -la situation à VUDHAVI KARANGAL"). Pondichéry compte beaucoup d'écoles, en particulier d'écoles privées, souvent héritées de l'occupation française. Le début et la fin des cours occasionnent un trafic incroyable dans les rues de la ville.


À Pondichéry, actuellement, les vélos, qui étaient une identité de la ville, se font rares. Les cyclo-pousse dont la clientèle s'était étiolée au profit de moyens de transport motorisés, bruyants et polluants, ont retrouvé une nouvelle vie. En effet, depuis quelques années, ils sont utilisés pour faire découvrir la ville blanche aux touristes des voyages organisés. Promenade douce et silencieuse au milieu des anciennes maisons coloniales.


Motos et voitures envahissent la ville, sinuant dans d'étourdissants slaloms et jouant du klaxon avec énergie et persévérance. Traverser une rue s'avère toujours une expérience éprouvante qui demande aux piétons des réflexes affutés. Parcourir la ville en rickshaw, sur le siège arrière d'une moto ou dans un taxi apporte des sensations que nombre de manèges occidentaux seraient ravis de fournir. En Inde, quand vous partez en voiture, on vous souhaite bon voyage en citant le dicton : good brakes, good horn, good driver, good luck (bons freins, bon klaxon, bon chauffeur, bonne chance). À de nombreux coins de rues, les chauffeurs sont invités courtoisement à la civilité et à la prudence.






De retour de ses vacances à la montagne, Lakshmi, l'éléphant sacré du temple Manakula Vinayagar, fait son petit tour quotidien dans la grande salle au milieu des pèlerins.


Plus loin, c'est la bénédiction des motos et voitures nouvellement acquises. D'année en année, les candidats à ce rituel augmentent. Et maintenant, c'est sur une longue file obstruant la route longeant le temple, que les véhicules attendent patiemment leur tour. Lampes à huiles, noix de coco, encens, fleurs, ... le brahmane officie. Et l'heureux propriétaire peut repartir serein ...



En fin de journée, la traditionnelle promenade en bord de mer, le long de l'avenue Goubert, vidée de ses voitures, apporte une fraîcheur bienfaisante. Des indiens arpentent la rue d'une démarche rapide et ferme, accomplissant ainsi leur rituel sportif du soir. D'autres déambulent nonchalamment. Les saris font assaut de couleurs.
Ce soir, de joyeux flonflons attirent la foule prés de la statue de Gandhi. La fanfare locale se produit sur le remblai. Trompettes, trombones et hélicons rivalisent avec grosses caisses et cymbales avec entrain et bonne humeur.


Les enfants jouent. C'est l'heure du repos avant de retrouver la chaleur des maisons. La nuit va tomber sur la côte de Coromandel.


Françoise Simonot-Lion et Matthieu de Lamarzelle

Un début d'année fructueux

Depuis mars 2018, l'antenne de Nancy s'est particulièrement investie pour récolter des fonds.

Tout d'abord, Françoise a donné deux conférences : une première en mars à Lanau (Cantal), organisée par l'association franco-suisse Compostelle-Cordoue sur le thème "La route de la Soie" et une deuxième, en mai, organisée par le Zonta-club de Nancy avec comme titre "Une femme à pied sur la route de la soie ; des montagnes de Perse...... aux steppes kirghizes" . Les ventes lors de ces deux manifestations ont rapporté 1600 € auxquels vient s'ajouter le don de 250 € du Zonta-club de Nancy.

Le Comité d'Action Social de l'Inria Nancy Grand-Est, l'ESPE Nancy, le lycée Varoquaux de Tomblaine, le club de service Soroptimist de Nancy nous ont ouvert leurs portes pour une exposition-vente de produits indiens. Le total des ventes se monte à 3900 €.

C'est par un chaud lundi de Pentecôte, qu'Agnès et Françoise ont vidé le trop-plein de leurs placards (et de ceux de leurs amis) lors d'un vide-grenier à Frolois. Livres, BD, vaisselles, jouets, objets divers sont partis pour 520 €.

Enfin, Victoria et Brice qui sont partis travailler à Vudhavi Karangal pour un mois, ont apporté à Alice 250 €, don du Groupement des Étudiants du Cours Léopold.

Agnès et Françoise

samedi 3 mars 2018

Intolérance ou maladresse

Je vous invite à lire cet article, paru dans Ouest-France le 2 mars 2018.


Plusieurs incidents de ce type nous ont été signalés lors de notre passage à Pondichéry. Ceci est particulièrement inquiétant car il semble que les cibles soient les structures indiennes non hindoues (chrétiens, musulmans) ou particulièrement soutenues par des réseaux étrangers.
L'antenne de Nancy des Orphelins de Pondichéry suspend, jusqu'à ce que la situation s'éclaircisse, l'organisation de séjours de jeunes français à VUDHAVI KARANGAL et ce, afin de ne pas mettre Alice Thomas en difficulté.

Françoise Simonot-Lion

mercredi 21 février 2018

Une salle informatique pour les filles


17 février 2018. Aujourd'hui a lieu l'inauguration de la salle informatique de la maison des filles. Nous arrivons à Palayam après avoir traversé ces merveilleux paysages de rizières baignés par le soleil couchant.


Les fillettes nous accueillent à l'entrée avec des fleurs et marquent le front des femmes d'un bindi (marque rouge sur le front) en signe de bienvenue. Toutes les filles ont mis leur plus bel habit et la cour est illuminée par l'éclat de leur sourire et le mouvement des jupes chatoyantes et colorées.

Le petit groupe d'invités, français et pondichériens, ainsi que les grandes filles suivent Alice, Maran et notre Président, Adonis Mathurin dans des escaliers fraîchement peints. La porte est close par un ruban rouge. Adonis coupe magistralement le ruban.


Puis, moment solennel. Sous les applaudissements nourris du public, Alice et Adonis dévoilent la plaque posée à l'entrée de la salle.


Enfin, nous pouvons pénétrer dans ce temple de la technologie numérique. Nous découvrons qu'en moins d'une semaine, les derniers petits travaux ont été faits, l'électricité est installée, les fenêtres ont été nettoyées, tables, chaises et ordinateurs sont installés. La salle est resplendissante avec ses murs bleus et son sol carrelé de marbre.
Une pensionnaire nous offre des bonbons.


Les filles se jettent sur les claviers. Celles qui ont quelques connaissances en informatique montrent aux béotiennes.




Alice pose au milieu du Président de l'association "Les Orphelins de Pondichéry" et des deux responsables de l'antenne de Nancy. C'est un projet de plus qui se réalise pour cette battante dont l'énergie et la générosité transparait dans toutes ses actions..


Nous laissons les ordinateurs et passons à la deuxième partie du programme : le spectacle donné par les filles de VUDHAVI KARANGAL. Ces spectacles s'ils ravissent toujours les invités font aussi la joie et la fierté des filles, en particulier des petites.


C'est tout d'abord un concert traditionnel de musique carnatique : deux joueuses de veena accompagnées par des percussions indiennes.




Suit alors une représentation de Bhârata Natyam, danse du sud de l'Inde (voir l'article publié en novembre 2015 sur ce blog).


C'est alors au tour des petites de venir nous enchanter avec une ravissante danse où princesses, fées et papillons virevoltent avec grâce et légéreté sur la scène.





Alice nous en avait parlé. Elle l'a fait. En 2018, une fanfare de filles a été montée à Palayam. Cuivres, bois et percussions résonnent sous le ciel indien. Deux morceaux indiens, suivis en guise de conclusion pour ce spectacle par un tonitruant "Les anges dans nos campagnes", c'est le comble de l'exotisme. Alice parle maintenant d'un orchestre de cornemuses car elle a toujours adoré cet instrument et, disons le, certainement rêvé d'en jouer.


C'est à notre Président, Adonis Mathurin, qu'il est revenu de conclure ce spectacle. Un discours en français pour remercier tous les donateurs qui ont permis la construction et l'équipement de cette salle, des encouragements pour les enfants à bien travailler à l'école, à être sérieux afin d'avoir un bel avenir devant eux.  Le même discours en tamoul a capté complétement l'attention des enfants. Toutes avaient le regard levé vers l'orateur et l'ont applaudi avec énergie.


Cette belle soirée se termine par un repas partagé avec les enfants.

Nous rentrons en pensant à notre prochain projet : la construction de l'atelier de céramique dont le coût total s'élève à environ 28 000 €. C'est déjà parti : en février 2018, l'antenne de Nancy a déjà effectué un premier versement de 5000 €.

Merci encore à tous ceux qui nous aident à supporter les rêves d'Alice pour ces enfants qui ne sont pas nés du bon côté de la route.

Françoise Simonot-Lion et Agnès Volpi