Le 8 mars est la journée internationale des femmes. Elle est également célébrée en Inde où le gouvernement s'engage à promouvoir l'autonomisation des femmes. En 2025, la Présidente de la République de l'Inde, Droupadi Murmu, a appelé à une plus grande participation des femmes au marché du travail.
Le chemin reste encore long tant les traditions marquent encore fortement la société indienne. L'indice des Nations Unies qualifiant l'égalité des sexes (Gender Inequality Index) dans chaque pays a placé l'Inde au 129ème rang sur 162 pays (2022, dernier rapport disponible).
Elles ne seraient que 24% de la population active, contre 48% en France. On les trouve peu aux postes à responsabilité. Les femmes chefs d'entreprise sont encore une minorité. Leur contribution au Produit Intérieur Brut du pays est évalué à environ 6%.
Leur participation au gouvernement a régressé depuis les dernières élections. Elles ne sont que 78 femmes sur 542 députés à la Lok Sabha, la chambre basse du parlement indien et 24 femmes sur 224 membres de la chambre haute, la Rajya Sabha. Une loi votée mais non encore appliquée prévoit de réserver 1/3 des postes aux femmes à la Lok Sabha.
En 2023, 70% des femmes de 15 ans et plus étaient analphabètes contre 85% d'hommes. Mais actuellement, il y a un peu plus de jeunes filles qui terminent leur premier cycle d'enseignement secondaire (15-16 ans) que de jeunes hommes.
Enfin, quelques points sombres : 35% des femmes de 15 à 49 ans sont ou ont été victimes de violences dans leur famille ; le mariage des jeunes filles avant l'âge légal de 18 ans est encore pratiqué surtout en milieu rural et dans certains états malgré les campagnes du gouvernement (cette pratique s'est encore accrue lors de la pandémie de Covid-19) ; en 2022, on dénombrait encore un ratio de 16/1000 accouchements de jeunes filles entre 15 et 18 ans.
En conclusion, même si tous les indicateurs évoluent dans le bon sens, il y a encore un gros travail de sensibilisation de la société indienne pour arriver à une égalité de genre en Inde. Mettre en avant les femmes le 8 mars est donc un message fort pour aller dans ce sens.
À l'orphelinat la journée est célébrée.
Les filles ont dessiné un kolam spécial devant l'entrée de leur foyer et annoncé la fête sur un tableau.
Une affiche accueille les invités, un badge leur est offert, un poster a été fait par les filles.
Le programme est prêt. L'hymne du Tamil Nadu ouvre la cérémonie et celle-ci se clôturera par l'hymne indien.
L'invitée d'honneur, Madame Attoulaye, est accueillie.
Un spectacle de danse est fait par les filles du foyer.
Et avant de se quitter, on ne manque pas la photo de groupe.
Et les femmes sont aussi à l'honneur chez les garçons.
L'affiche rédigée en tamoul n'est sans doute pas très explicite pour nous.
Mais les quatre portraits en haut de cette affiche honorent des femmes importantes en Inde.
De gauche à droite : Savitri Bai Phule, née au Maharashtra, a été la première femme indienne institutrice ; Dr. Muthulakshmi, originaire elle du Tamil Nadu, a été la première femme indienne médecin ; Anjalai Ammal, venant de Cuddalore non loin de Pondichéry, a été une combattante pour la liberté de l'inde au coté du Mahatma Gandhi ; emprisonnée par les anglais alors qu'elle était enceinte, elle a accouché en prison ; la quatrième femme, également du Tamil Nadu, est Kuyili She qui a été commandante en chef de l'armée de la reine de Sivaganga ; elle a lutté contre l'occupation anglais et pour les droits des femmes.
L'hôte d'honneur entre dans la salle.
Les discours se succèdent.
Les garçons promettent de respecter et aider les femmes.
Et ici aussi, une photo de groupe clôt la fête.
À son échelle, l'orphelinat met tout en oeuvre pour que les filles soient respectées et qu'elles puissent via une sérieuse éducation accéder à un métier et à une certaine indépendance au sein de la société.
Françoise